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Les articles du ML papier
par Jean-Pierre Tertrais • le 20 juin 2022
« Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres »
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Article extrait du Monde libertaire N° 1839
Parce qu’il s’oppose à l’autonomie et à la créativité, parce qu’il est source d’exploitation et d’oppression, parce qu’il n’engendre que la souffrance et le désenchantement, le capitalisme est depuis ses origines l’objet de critiques. Parfois au prix de légères concessions, ce système a toujours jusqu’à présent su récupérer les discours alternatifs. Hier, il se nourrissait des revendications soixante-huitardes ; aujourd’hui autour de la consommation responsable, des préoccupations environnementales ou de l’altruisme humanitaire, il intègre la participation active des clients ou usagers. Plateformes informatiques, marché de l’occasion, ateliers de réparation... tout est bon pour accroître le profit des grandes enseignes en surfant sur la « transition écologique ».
Ces remarquables capacités de récupération et de réorganisation du système capitaliste semblent avoir effacé de l’imaginaire collectif et renvoyé aux calendes grecques le schéma classique de l’action révolutionnaire : la « grève générale expropriatrice et autogestionnaire ». Les circonstances historiques, l’évolution des classes sociales n’ont pas offert au syndicalisme la place qu’il aurait sans doute mérité – même s’il peut lui être vertement reproché d’avoir notamment négligé deux domaines essentiels, les questions écologique et féminine. Cette sombre perspective peut légitimement décourager, voire désespérer, ceux dont la mobilisation dans les luttes sociales a été constante.
Et pourtant, deux mouvements sont à l’œuvre depuis quelques années, et dont la dynamique pourrait – l’histoire n’est pas écrite – connaître une progression rapide. Le plus sûr, c’est l’effondrement, sinon total au moins très significatif, d’un système qui, non seulement s’empêtre dans ses contradictions internes (notamment des inégalités sociales ahurissantes), mais se heurte surtout aux limites physiques de la planète, et donc sape les bases matérielles sur lesquelles il repose, ouvrant ainsi des brèches dans lesquelles il serait salutaire de s’engouffrer. Le deuxième concerne la défiance envers ce système manifestée par une frange, certes encore faible, mais grandissante de la population, et que l’on peut qualifier de crise existentielle.
Des faits significatifs
Face à l’arrachement à la nature, à l’homogénéisation des cadres et des modes de vie, à la trépidation des villes métropolisées, à l’emprise de l’hyperconsumérisme, de plus en plus nombreux sont ceux qui s’extraient de cet univers aliénant, morbide, destructeur. Selon G. Faburel, on estime qu’en France 600 000 à 800 000 personnes ont quitté les espaces métropolitains entre 2015 et 2018. D’après une enquête Obsoco (Observatoire société et consommation) parue en mai 2021, 2,6 millions d’individus auraient décidé de changer de métier ou de déménager en un an.
Vivre de peu mais intensément, refuser la réussite, le « progrès » (téléviseur, ordinateur, voiture...), privilégier la vie de famille, l’épanouissement personnel, retrouver des savoir-faire et le sens de la mesure, se reconnecter à la nature, rechercher la maîtrise de son temps, la richesse des interactions sociales, le sentiment d’utilité... Si les motivations originelles ne sont pas proprement révolutionnaires, elles peuvent s’élargir et revêtir une dimension politique : questionnement sur le salariat, la hiérarchie, la compétition, le Marché, attrait pour les collectifs autogérés, les formes d’entraide, la désobéissance civile ou l’éducation populaire. Elles recherchent a minima une cohérence entre une réflexion et des pratiques.
Les partisans d’une pureté idéologique, qui parfois militent depuis leur salon via un ordinateur, ne manqueront ni de crier à la collaboration de classes ni de fustiger les alternatives vers lesquelles peuvent s’orienter ces déserteurs : ZAD, chantiers participatifs, écovillages, jardins partagés... D’abord, de quelle victoire peuvent se targuer les donneurs de leçons ? Ensuite, la « révolution » sera crédible, non pas seulement théorisée, mais vécue, incarnée.
La reproduction des élites en panne ?
Mais surtout, dans le contexte d’un rapport de forces très défavorable aux exploités, le rejet systématique de toute stratégie ne relevant pas d’une orthodoxie, serait préjudiciable. Or il se trouve que, parmi les choix de vie en rupture, parmi les trajectoires à contre-courant, de plus en plus nombreux sont les surdiplômés des classes supérieures qui, souffrant d’un décalage énorme entre les injonctions de leur travail et les valeurs, les convictions personnelles qui les animent, décrochent. Si certains, pleins d’illusions, ont cru un temps pouvoir humaniser les « mégastructures », ceux qui ont choisi d’alerter, de déserter ont compris que le système capitaliste ira jusqu’au bout de sa logique, une logique suicidaire – croître ou mourir – parce que fondée sur la surexploitation du vivant dans son ensemble.
Ils avaient « tout pour réussir » : capital social, culturel, symbolique, revenus confortables. Ils avançaient sur une voie toute tracée : un « bonheur conforme » (F. Brune). Et pourtant, impuissants à changer les choses de l’intérieur, en recherche de sens, de nombreux ingénieurs démissionnent (ce phénomène atteint d’ailleurs aussi, dans une moindre mesure, la Fonction publique, soumise au droit de réserve et à une hiérarchie autoritaire). Conscients d’avoir été formatés pour obéir et se taire, conscients aussi des conséquences sanitaires ou écologiques de leurs activités professionnelles, se heurtant à des blocages indépassables, pouvant se livrer à certaines formes de sabotage, ils refusent de continuer à « faire semblant », à mettre leurs compétences au service du Marché. Ils refusent de demeurer un maillon de la chaîne, de transformer avec obstination un « premier de la classe » en futur cadre dirigeant, de « coopérer avec tout ce qui humilie » (Gandhi).
Ils n’adhèrent plus à cette course épuisante à l’ascension sociale et dénoncent l’illimitation et la fuite en avant dans l’hédonisme marchand. Non sans souffrances : sentiment d’isolement, marginalisation, harcèlement, brimades, chantages, périodes de dépression, burn-out... Ce qui nécessite un entourage bienveillant, une organisation collective, des rencontres militantes ; d’où la pertinence de l’association « Vous n’êtes pas seuls » dans le conseil et l’accompagnement. Dans la mesure où leurs fonctions constituent une courroie de transmission qui permet aux possédants d’exploiter la classe laborieuse, les démissionnaires, s’ils parvenaient à provoquer une contagion, contribueraient à développer une stratégie non négligeable. Stratégie qui rappellerait d’ailleurs celle proposée - en 1549 ! - par E. de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire : « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre ».
« Il ne sert à rien de rouler à vélo quand on travaille pour une compagnie pétrolière, »
C’est ce dont témoigne M. Miller dans La Révolte Enquête sur les jeunes élites face au défi écologique (Seuil). Sciences Po, Centrale-Supélec, HEC, Droit, Informatique... ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir ingurgiter « des savoirs scientifiques stabilisés non soumis à la controverse », à contester le modèle de la grande entreprise, à rejeter le « système ». Contre le projet d’installation d’un centre de recherche et d’innovation de Total sur le campus, un collectif a même été créé, qui s’intitule « Polytechnique n’est pas à vendre » !!! S’ils passent du marketing, de la finance, de l’ingénierie ou du conseil à l’artisanat ou à l’agriculture, c’est avec beaucoup d’amertume : domination outrancière de mathématiques, déconnectées de la macroéconomie, approche dépolitisée et neutre de la technique, aucune préparation à comprendre le monde, vision désocialisée et dé-historicisée de l’économie, une économie qui se résume aux thèses libérales, « imaginaire » politique inexistant, ignorance programmée sur la crise environnementale dans les cursus des écoles de commerce... Ceux à qui on continue de rabâcher qu’ils sont l’ « élite de la nation » comprennent qu’ils seront les premiers à subir directement les conséquences du dérèglement climatique, qu’il ne sert à rien de rouler à vélo quand on travaille pour une compagnie pétrolière, qu’il ne suffira pas de verdir les campus : beaucoup sont prêts à sortir de leurs « zones de confort ». Certes, tous ne sont pas concernés, mais un manifeste diffusé en septembre 2018 recueillait quand même plus de 32 000 signatures d’étudiants. Autant de futurs rouages essentiels au capitalisme en moins.
« Le capitalisme n’a que la force qu’on veut bien lui fournir. »
Il ne s’agit pas de sombrer dans l’illusion d’une victoire déjà acquise : s’il y avait une voie connue pour sortir du capitalisme, on le saurait depuis longtemps. Mais encore une fois, dans l’hypothèse improbable d’un soulèvement populaire, d’une réplique de 1789, il semble que l’affaiblissement de la coalition État-capital, d’une part, via un effondrement qui a déjà commencé, et qui nous entraîne en terrain inconnu (menaces accrues de dysfonctionnements, augmentation des coûts écologiques et humains de la reproduction du système...), et d’autre part le refus de collaborer d’une part croissante de la population, constituent peut-être la perspective la plus prometteuse.
Aucune échelle, même modeste, ne doit être négligée dans la pluralité et la complémentarité des luttes, des résistances, des initiatives. Trouver des points d’appui pour des avancées ultérieures. Faire par soi-même dans des espaces de coopération, hors des circuits de l’économie, c’est contribuer à fragiliser les firmes par la multiplication des processus de « désadhésion », de non-collaboration, d’insubordination. Le capitalisme n’a que la force qu’on veut bien lui fournir ; le priver de cette force, c’est la responsabilité de chacun. « Nul ne commit plus grande erreur que celui qui ne fit rien sous prétexte qu’il ne pouvait faire qu’un petit peu », écrivait E. Burke, penseur irlandais du XVIIIe siècle. Propos auxquels font écho ceux de A. David-Néel : « Négligez les petites choses sous prétexte qu’on voudrait en faire des grandes, c’est l’excuse des lâches ».
Jean-Pierre Tertrais
Ces remarquables capacités de récupération et de réorganisation du système capitaliste semblent avoir effacé de l’imaginaire collectif et renvoyé aux calendes grecques le schéma classique de l’action révolutionnaire : la « grève générale expropriatrice et autogestionnaire ». Les circonstances historiques, l’évolution des classes sociales n’ont pas offert au syndicalisme la place qu’il aurait sans doute mérité – même s’il peut lui être vertement reproché d’avoir notamment négligé deux domaines essentiels, les questions écologique et féminine. Cette sombre perspective peut légitimement décourager, voire désespérer, ceux dont la mobilisation dans les luttes sociales a été constante.
Et pourtant, deux mouvements sont à l’œuvre depuis quelques années, et dont la dynamique pourrait – l’histoire n’est pas écrite – connaître une progression rapide. Le plus sûr, c’est l’effondrement, sinon total au moins très significatif, d’un système qui, non seulement s’empêtre dans ses contradictions internes (notamment des inégalités sociales ahurissantes), mais se heurte surtout aux limites physiques de la planète, et donc sape les bases matérielles sur lesquelles il repose, ouvrant ainsi des brèches dans lesquelles il serait salutaire de s’engouffrer. Le deuxième concerne la défiance envers ce système manifestée par une frange, certes encore faible, mais grandissante de la population, et que l’on peut qualifier de crise existentielle.
Des faits significatifs
Face à l’arrachement à la nature, à l’homogénéisation des cadres et des modes de vie, à la trépidation des villes métropolisées, à l’emprise de l’hyperconsumérisme, de plus en plus nombreux sont ceux qui s’extraient de cet univers aliénant, morbide, destructeur. Selon G. Faburel, on estime qu’en France 600 000 à 800 000 personnes ont quitté les espaces métropolitains entre 2015 et 2018. D’après une enquête Obsoco (Observatoire société et consommation) parue en mai 2021, 2,6 millions d’individus auraient décidé de changer de métier ou de déménager en un an.
Vivre de peu mais intensément, refuser la réussite, le « progrès » (téléviseur, ordinateur, voiture...), privilégier la vie de famille, l’épanouissement personnel, retrouver des savoir-faire et le sens de la mesure, se reconnecter à la nature, rechercher la maîtrise de son temps, la richesse des interactions sociales, le sentiment d’utilité... Si les motivations originelles ne sont pas proprement révolutionnaires, elles peuvent s’élargir et revêtir une dimension politique : questionnement sur le salariat, la hiérarchie, la compétition, le Marché, attrait pour les collectifs autogérés, les formes d’entraide, la désobéissance civile ou l’éducation populaire. Elles recherchent a minima une cohérence entre une réflexion et des pratiques.
Les partisans d’une pureté idéologique, qui parfois militent depuis leur salon via un ordinateur, ne manqueront ni de crier à la collaboration de classes ni de fustiger les alternatives vers lesquelles peuvent s’orienter ces déserteurs : ZAD, chantiers participatifs, écovillages, jardins partagés... D’abord, de quelle victoire peuvent se targuer les donneurs de leçons ? Ensuite, la « révolution » sera crédible, non pas seulement théorisée, mais vécue, incarnée.
La reproduction des élites en panne ?
Mais surtout, dans le contexte d’un rapport de forces très défavorable aux exploités, le rejet systématique de toute stratégie ne relevant pas d’une orthodoxie, serait préjudiciable. Or il se trouve que, parmi les choix de vie en rupture, parmi les trajectoires à contre-courant, de plus en plus nombreux sont les surdiplômés des classes supérieures qui, souffrant d’un décalage énorme entre les injonctions de leur travail et les valeurs, les convictions personnelles qui les animent, décrochent. Si certains, pleins d’illusions, ont cru un temps pouvoir humaniser les « mégastructures », ceux qui ont choisi d’alerter, de déserter ont compris que le système capitaliste ira jusqu’au bout de sa logique, une logique suicidaire – croître ou mourir – parce que fondée sur la surexploitation du vivant dans son ensemble.
Ils avaient « tout pour réussir » : capital social, culturel, symbolique, revenus confortables. Ils avançaient sur une voie toute tracée : un « bonheur conforme » (F. Brune). Et pourtant, impuissants à changer les choses de l’intérieur, en recherche de sens, de nombreux ingénieurs démissionnent (ce phénomène atteint d’ailleurs aussi, dans une moindre mesure, la Fonction publique, soumise au droit de réserve et à une hiérarchie autoritaire). Conscients d’avoir été formatés pour obéir et se taire, conscients aussi des conséquences sanitaires ou écologiques de leurs activités professionnelles, se heurtant à des blocages indépassables, pouvant se livrer à certaines formes de sabotage, ils refusent de continuer à « faire semblant », à mettre leurs compétences au service du Marché. Ils refusent de demeurer un maillon de la chaîne, de transformer avec obstination un « premier de la classe » en futur cadre dirigeant, de « coopérer avec tout ce qui humilie » (Gandhi).
Ils n’adhèrent plus à cette course épuisante à l’ascension sociale et dénoncent l’illimitation et la fuite en avant dans l’hédonisme marchand. Non sans souffrances : sentiment d’isolement, marginalisation, harcèlement, brimades, chantages, périodes de dépression, burn-out... Ce qui nécessite un entourage bienveillant, une organisation collective, des rencontres militantes ; d’où la pertinence de l’association « Vous n’êtes pas seuls » dans le conseil et l’accompagnement. Dans la mesure où leurs fonctions constituent une courroie de transmission qui permet aux possédants d’exploiter la classe laborieuse, les démissionnaires, s’ils parvenaient à provoquer une contagion, contribueraient à développer une stratégie non négligeable. Stratégie qui rappellerait d’ailleurs celle proposée - en 1549 ! - par E. de la Boétie dans son Discours de la servitude volontaire : « Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres. Je ne veux pas que vous le poussiez ou l’ébranliez, mais seulement ne le soutenez plus, et vous le verrez, comme un grand colosse à qui on a dérobé sa base, de son poids même fondre en bas et se rompre ».
« Il ne sert à rien de rouler à vélo quand on travaille pour une compagnie pétrolière, »
C’est ce dont témoigne M. Miller dans La Révolte Enquête sur les jeunes élites face au défi écologique (Seuil). Sciences Po, Centrale-Supélec, HEC, Droit, Informatique... ils sont de plus en plus nombreux à ne plus vouloir ingurgiter « des savoirs scientifiques stabilisés non soumis à la controverse », à contester le modèle de la grande entreprise, à rejeter le « système ». Contre le projet d’installation d’un centre de recherche et d’innovation de Total sur le campus, un collectif a même été créé, qui s’intitule « Polytechnique n’est pas à vendre » !!! S’ils passent du marketing, de la finance, de l’ingénierie ou du conseil à l’artisanat ou à l’agriculture, c’est avec beaucoup d’amertume : domination outrancière de mathématiques, déconnectées de la macroéconomie, approche dépolitisée et neutre de la technique, aucune préparation à comprendre le monde, vision désocialisée et dé-historicisée de l’économie, une économie qui se résume aux thèses libérales, « imaginaire » politique inexistant, ignorance programmée sur la crise environnementale dans les cursus des écoles de commerce... Ceux à qui on continue de rabâcher qu’ils sont l’ « élite de la nation » comprennent qu’ils seront les premiers à subir directement les conséquences du dérèglement climatique, qu’il ne sert à rien de rouler à vélo quand on travaille pour une compagnie pétrolière, qu’il ne suffira pas de verdir les campus : beaucoup sont prêts à sortir de leurs « zones de confort ». Certes, tous ne sont pas concernés, mais un manifeste diffusé en septembre 2018 recueillait quand même plus de 32 000 signatures d’étudiants. Autant de futurs rouages essentiels au capitalisme en moins.
« Le capitalisme n’a que la force qu’on veut bien lui fournir. »
Il ne s’agit pas de sombrer dans l’illusion d’une victoire déjà acquise : s’il y avait une voie connue pour sortir du capitalisme, on le saurait depuis longtemps. Mais encore une fois, dans l’hypothèse improbable d’un soulèvement populaire, d’une réplique de 1789, il semble que l’affaiblissement de la coalition État-capital, d’une part, via un effondrement qui a déjà commencé, et qui nous entraîne en terrain inconnu (menaces accrues de dysfonctionnements, augmentation des coûts écologiques et humains de la reproduction du système...), et d’autre part le refus de collaborer d’une part croissante de la population, constituent peut-être la perspective la plus prometteuse.
Aucune échelle, même modeste, ne doit être négligée dans la pluralité et la complémentarité des luttes, des résistances, des initiatives. Trouver des points d’appui pour des avancées ultérieures. Faire par soi-même dans des espaces de coopération, hors des circuits de l’économie, c’est contribuer à fragiliser les firmes par la multiplication des processus de « désadhésion », de non-collaboration, d’insubordination. Le capitalisme n’a que la force qu’on veut bien lui fournir ; le priver de cette force, c’est la responsabilité de chacun. « Nul ne commit plus grande erreur que celui qui ne fit rien sous prétexte qu’il ne pouvait faire qu’un petit peu », écrivait E. Burke, penseur irlandais du XVIIIe siècle. Propos auxquels font écho ceux de A. David-Néel : « Négligez les petites choses sous prétexte qu’on voudrait en faire des grandes, c’est l’excuse des lâches ».
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