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par Jean-Marc Raynaud • le 22 juin 2025

Faits d’hiver - Dreyfus et … les fusillés pour l’exemple !

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« L’affaire » Dreyfus, tout le monde en a entendu parler. C’était pourtant en 1894. Un officier français accusé d’espionnage au profit de nos désormais amis héréditaires allemands. Mais il était juif et la France de cette époque, contrairement à celle d’aujourd’hui, était violemment antisémite. Donc, il fut condamné, dégradé et fit plusieurs années de bagne, en Guyane, sur l’île du Diable. Les accusations portées contre lui étant fausses, il fut réhabilité et réintégré dans l’armée. Ah, mais ! Nous ne sommes pas au pays des droits de l’homme pour rien !

Au début de « l’affaire », le mouvement libertaire était divisé. Certains pensaient que l’injustice de l’accusation portée à l’encontre de Dreyfus n’était jamais qu’un problème interne à l’armée. Donc, rien à cirer ! D’autres, une majorité animée entre autres par Sébastien Faure, menèrent campagne pour sa libération et sa réhabilitation. Merci à eux de n’avoir pas eu la dénonciation, à géométrie variable, de l’injustice.

Lundi 2 juin 2025, l’Assemblée nationale a approuvé l’élévation d’Alfred Dreyfus au grade de général de brigade. Car, lors de sa détention, sa carrière avait été interrompue et il n’avait fini que comme lieutenant-colonel. Le texte, déposé par Gabriel Attal, le président du groupe Renaissance (macroniste) a été voté à l’unanimité (moins le Modem). Donc, par la droite et l’extrême droite comme par la « gauche ». No comment !

Certains ergoteurs à la mode libertaire ou libre penseuse ne manqueront, bien évidemment, pas de dire que, oui, bon, d’accord, pas de soucis pour ce qui n’est que la satisfaction d’une revendication syndicale légitime de restauration d’une carrière. Certes, tardive. Mais…

Mais, en 2025, n’y avait-il pas plus « urgent » à faire ?
Lors de la « der des ders », 371 (selon la police) pauvres bougres de soldats ont été fusillés « pour l’exemple ». Motif : refus d’obéissance aux ordres. Des ordres donnés en français à des bretons, corses, basques…, ne comprenant pas le français. Alors, à défaut de rétablir leur plan de carrière en les passant du grade de seconde classe au rang de première classe, ne serait-il pas temps, simplement, de les… réhabiliter ? Ah, tout de suite les grands mots !

Plus sérieusement, à l’heure où les guerres, les génocides, les massacres… qui ravagent les populations humaines, et où le capitalisme fou détruit les conditions mêmes de la vie (humaine) sur cette planète, « nos » députés n’ont-ils rien d’autre à faire que de trouver le temps d’en perdre à blablater sur le rétablissement du plan de carrière de Dreyfus ?

Pour l’heure, de plus en plus de gens qui ne sont pas obligatoirement des fachos, se détournent de la politique, mettent tous ces politicards dans le même sac, et, bien aidés par des médias aux mains des capitalistes, se rallient aux vieilles lunes d’un chef, d’un Duce, d’un Caudillo, d’un Führer…, et d’un pouvoir qui dit et fait en mettant tout sur le dos de l’éternel bouc émissaire, étranger de préférence, et autres ennemis de l’intérieur et de l’extérieur.

De cela, de cette montée d’un préfascisme illibéral, seuls s’en étonneront ceux qui, pour ne s’être jamais étonnés d’eux-mêmes, s’étonneront toujours de tout !

Oléron le 06/05/25
Jean-Marc Raynaud

PAR : Jean-Marc Raynaud

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