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Chroniques du temps réel
par Cédric Herrou le 15 juin 2025

Paroles de paysan

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Nous relayons...




Un gamin de 14 ans est en prison pour avoir assassiné une jeune femme à l’entrée d’un collège.
Notre société devrait pleurer ce drame, pleurer ce qu’elle est, ce qu’elle devient, pleurer cette femme morte, ce gamin en prison, sa famille, celle de la victime, pleurons.
Nous pourrions abolir les armes, les couteaux, les marteaux, les réseaux sociaux, les jeux vidéo, les mots croisés et pourquoi pas la haine.
Abolir sans même remettre en question notre société, abolir pour abolir ne servirait à rien.
Mettre des gendarmes en place d’éducateurs, mettre des interdictions sans éducation ne servirait à rien.
Éduquer, c’est montrer l’exemple.
Éduquer c’est faire société.
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Faire société, c’est vivre ensemble dans un but commun sans exclure le plus faible, le plus miséreux, le plus bizarre, le plus cassé, le plus crasseux, espérer à l’autre ce dont nous rêvons pour nous-mêmes.
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Mais quel est notre rêve commun ?
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Une société se déconstruit par la haine de l’autre, le mépris de son environnement, le mépris des gens, de la vie d’autrui.
Comment la jeunesse peut-elle se construire quand on l’oublie ?
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Guerre, réchauffement climatique, lutte des classes les plus riches contre les plus pauvres, chômage, asservissement.
Nous donnons le pouvoir aux plus grands, aux plus forts, aux plus violents, aux plus dominants, aux plus mâles. Que deviendront les autres, les plus fragiles ?
Nous offrons par procuration notre pouvoir à des sociopathes dénués d’empathie, alimentant notre haine, notre colère, notre intolérance, et nous pleurons maintenant, cette femme, ce fils, la haine. Ils ont fait de nous ce qu’ils sont ; des êtres dénués d’empathie.
Pleurons les morts par la haine, et une fois nos larmes asséchées, désirons un modèle de société plus juste et plus équitable, voire plus raisonnable.
Je suis paysan, quand je veux manger des tomates, je sème des graines de tomates, pas celles de ronces, ni d’orties.
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Face à la résultante de cette haine, nous avons le devoir de culpabilité, je dis bien le devoir car notre société est à l’image de ce que nous sommes individuellement car si nous ne faisons rien pour qu’elle devienne meilleure, nous sommes coupables. Coupables de penser que notre liberté, notre bien-être, seraient proportionnés aux malheurs que nous infligeons à d’autres.
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Vivre en paix, c’est comme manger des tomates, il faudrait pour cela ne pas mettre des semeurs de haine comme jardinier.
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Ce soir je pleure les morts d’ici et d’ailleurs, les morts causés par cette haine, d’ici de là. Les puissants enivrent nos têtes fragiles et malléables. Pleurons de nos plus chaudes larmes, et par elles noyons les puissants violents et méprisants qui se sont fait maîtres.
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Vive l’anarchie.

PAR : Cédric Herrou
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