
Paroles de paysan
Un gamin de 14 ans est en prison pour avoir assassiné une jeune femme à l’entrée d’un collège.
Notre société devrait pleurer ce drame, pleurer ce qu’elle est, ce qu’elle devient, pleurer cette femme morte, ce gamin en prison, sa famille, celle de la victime, pleurons.
Nous pourrions abolir les armes, les couteaux, les marteaux, les réseaux sociaux, les jeux vidéo, les mots croisés et pourquoi pas la haine.
Abolir sans même remettre en question notre société, abolir pour abolir ne servirait à rien.
Mettre des gendarmes en place d’éducateurs, mettre des interdictions sans éducation ne servirait à rien.
Éduquer, c’est montrer l’exemple.
Éduquer c’est faire société.
.
Faire société, c’est vivre ensemble dans un but commun sans exclure le plus faible, le plus miséreux, le plus bizarre, le plus cassé, le plus crasseux, espérer à l’autre ce dont nous rêvons pour nous-mêmes.
.
Mais quel est notre rêve commun ?
.
Une société se déconstruit par la haine de l’autre, le mépris de son environnement, le mépris des gens, de la vie d’autrui.
Comment la jeunesse peut-elle se construire quand on l’oublie ?
.
Guerre, réchauffement climatique, lutte des classes les plus riches contre les plus pauvres, chômage, asservissement.
Nous donnons le pouvoir aux plus grands, aux plus forts, aux plus violents, aux plus dominants, aux plus mâles. Que deviendront les autres, les plus fragiles ?
Nous offrons par procuration notre pouvoir à des sociopathes dénués d’empathie, alimentant notre haine, notre colère, notre intolérance, et nous pleurons maintenant, cette femme, ce fils, la haine. Ils ont fait de nous ce qu’ils sont ; des êtres dénués d’empathie.
Pleurons les morts par la haine, et une fois nos larmes asséchées, désirons un modèle de société plus juste et plus équitable, voire plus raisonnable.
Je suis paysan, quand je veux manger des tomates, je sème des graines de tomates, pas celles de ronces, ni d’orties.
.
Face à la résultante de cette haine, nous avons le devoir de culpabilité, je dis bien le devoir car notre société est à l’image de ce que nous sommes individuellement car si nous ne faisons rien pour qu’elle devienne meilleure, nous sommes coupables. Coupables de penser que notre liberté, notre bien-être, seraient proportionnés aux malheurs que nous infligeons à d’autres.
.
Vivre en paix, c’est comme manger des tomates, il faudrait pour cela ne pas mettre des semeurs de haine comme jardinier.
.
Ce soir je pleure les morts d’ici et d’ailleurs, les morts causés par cette haine, d’ici de là. Les puissants enivrent nos têtes fragiles et malléables. Pleurons de nos plus chaudes larmes, et par elles noyons les puissants violents et méprisants qui se sont fait maîtres.
.
Vive l’anarchie.
1 |
le 15 juin 2025 17:22:47 par Jean-Jean de Garrigues |
Pas de pays sans paysans, pas de paysan sans terre, pas de terre sans paysan : mettre les mots au bon endroit c’est aussi mettre l’ordre à l’endroit, tu as bien raison il nous faut éduquer, planter les bonnes graines qui vont germer, les bonnes graines d’ananards, oublier la haine quand nous aurons fait révolution, dans la joie bien sûr! On a les pieds dans la gadoue, dans l’argile, dans la merde aussi, le fumier on s’en servira d’engrais, on l’épandra avec nos fourches, ça fera de beaux légumes croquants pour nos enfants. C’est sain, bio, plein de vitamines, comme quoi même la pourriture se transforme en quelque chose d’utile, avec le temps...
Que Vive l’anarchie, que revivent nos paysans, arrêtez de vous pendre au bout d’une corde, vous êtes le sang de la Terre, il est inutile de le répandre ainsi.
Bien à toi, bien à vous les filles et les fils de la terre, nous sommes d’un même sang et nous lutons ensemble