Sous des airs et des explications innocentes. Le S.N.U. n’est pas sans impact et sans intentions cachées de la part du gouvernement.
Héritier du service national qui a pris fin en 1996, il n’en a pas tout gardé, mais a tout de même conservé des techniques infaillibles pour formater les esprits. Au début présenté comme un moment de ‘’ cohésion ‘’ avec la Nation, ou toutes autres phrases fourre-tout que les communicantes et communicants peuvent sortir pour masquer un autre but.

Dépersonnaliser
La première étape est de retirer toute forme d’individualité, à la personne rentrant au SNU. L’uniforme est une méthode, on impose un ensemble vestimentaire, qui se compose d’un coupe-vent, une casquette, deux polos, deux tee-shirts, un pull, un short de sport, deux pantalons, une ceinture, un petit sac.
Tout le monde est habillé pareil. Finis l’impression, le sentiment de liberté vestimentaire. L’habit, fait aussi partie de ce que nous sommes en tant qu’individus. Nous ne nous vêtissons pas par hasard, ce sont des choix conscients ou inconscients.
On ne touche pas encore aux cheveux, mais auparavant au service militaire, coupe courte, très courte de rigueur.
Point de vue vestimentaire, le premier formatage est terminé, on vient de perdre une de ses libertés. Et l’on forme un groupe vestimentaire uniforme.

Le temps
La notion de temps est certes subjective, mais nous avons toutes et tous des moments, du temps que nous pouvons gérer à notre façon, hors des du temps que la société nous impose (étude, travail, etc…) il en reste un peu tout de même.
Pendant le SNU, toute liberté de gestion de notre temps, de notre propre temps, disparais totalement.
Heure de lever, horaire et durée des repas, pseudotemps libre à durée déterminée, heure du coucher et extinction des feux (plus d’éclairage dans les chambrées et autres lieux collectifs).
S’ajoutent à tous ces impératifs temporels, des activités, cours, des exercices. Vos journées sont réglées à l’avance. On vient de perdre sa gestion de son temps.

Le groupe
Vous faites partie d’un groupe, ne l’oubliez pas. Et vous ne décidez de rien, individuellement. On ne décide pas pour vous, mais pour le groupe dont vous faites partie. La notion d’individu revient, quand il s’agit d’extraire une personne récalcitrante du groupe.

Vous former. Vous et vos pensées
Tout ce que l’on tentera de vous apprendre ne bénéficiera, pas à vous, mais à l’Etat, aux corps de l’Etat (armée, police, gendarmerie, etc …), des missions de services civiques, de réserve civique (mal payées très mal payées et de plus vous prenez le travail d’une personne qui pourrait elle être mieux payée, on vous exploite. Sympa non ?).
Des cours ou pseudos discussions libres (attention les esprits libres seront repérés, tenir sa langue dans sa poche). Des communicantes et communicants mettront en échec vos discours, de libertés. On va chercher par certains moyens de faire de vous un, une citoyenne bien docile, bien crédule sur le système qui à ce que l’on va vous dire, vous veut du bien et attend beaucoup de vous, même si plus tard vous ne toucherez que le RSA et obligé-es de travailler 15 heures. Que l’Etat recule l’âge de la retraite. Que l’Etat soit incapable de vous fournir un logement décent, porte atteinte à vos libertés individuelles, fouille dans votre vie privée à distance. Ce ne sont que quelques exemples, vous pouvez en trouver d’autres.

Militarisation
Déjà le gouvernement nous parle d’économie de guerre, de réarmement démographique. La mobilisation de la réserve militaire avec allongement jusqu’à l’âge de 72 ans pour y participer.
Des signaux forts, pour influencer les esprits, pour légitimer la militarisation de la société.
Dans ce cas pourquoi le SNU, qui est avant tout un moule pour éduquer des classes d’âges à la façon dont l’Etat veut que les gens pensent et se comportent, donc pourquoi le SNU serait à terme exempt d’une militarisation ?

Refuser
Le SNU n’apporte rien que de l’aptitude à la soumission. Ne changera pas la société et ses inégalités et injustices, mais au contraire renforcera celles-ci. Forme la jeunesse à la docilité, à l’obéissance, dans une société liberticide, exploitatrice, de dominations.
Prépare la jeunesse, à être de la chair à canon. De la chair à patrons. De la chair à réprimer.
S’opposer au SNU est possible. Son retrait a été envisagé il y a peu. Une mobilisation de grande ampleur. Une médiatisation des expériences SNU n’apportant rien ou du négatif, doit se partager pour faire connaître l’inutilité et les aspects négatifs sur les vies en contredisant, la propagande ventant les mérites du SNU.
Non à la militarisation de la société et au formatage des esprits.
Manifester, informer, témoigner est encore possible.

Frédéric Clère
Groupe Commune de Paris.