Littérature > C’est le printemps, avril, le rat noir est de retour.
Littérature

par Patrick Schindler • le 28 mars 2025
C’est le printemps, avril, le rat noir est de retour.
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Avril. Première étape grecque en Mer Egée , avec Ulysse ne reviendra pas de Fabien Perrier ; seconde halte parmi les rares discours grecs antiques évoquant l’esclavage : Le Miroir d’Œdipe de Paulin Ismard. États-Unis : Car l’adieu c’est la nuit d’Emily Dickinson. Grande-Bretagne : « Ah que maudite soit la guerre ! » ou, Le chagrin des vivants de Anna Hope. Pologne : La petite apocalypse de Tadeusz Konwicki. France : Mission comédie de Florian Pennnanech et Sophie Rabau; Ma vie est une start-up de Lionel Fondeville et Christophe Esnault.
« J’ai toujours été attiré par les livres difficiles. Si l’on n’en comprend pas tout, il en reste toujours quelque chose ». P.S.
Fabien Perrier : Mer Égée, Ulysse ne reviendra pas
Mer Égée. Ulysse ne reviendra pas (éd. Nevicata) de Fabien Perrier (journaliste installé en Grèce) est un petit ouvrage qui sort des sentiers rebattus des guides touristiques lambdas.
Pour amorcer ce voyage singulier à travers la mer Égée et son histoire cachée « rompant avec les clichés », nous embarquons du port du Pirée. La mer Égée : plaque tournante située entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique que l’on évoque plus volontiers en se référant à ses 32,7 M de touristes enregistrés en 2023, qu’à ses 1,5 migrants « ceux là-mêmes que certains ne voudraient pas voir, avec leur lot de tragédies et de naufrages mortels échoués dans ce gigantesque golfe de 214.000 M2, comptant plus de 6.000 îles et ilots ».
Il est vrai que depuis l’Antiquité, l’Égée n’a jamais été épargnée par les épreuves de la géologie et de l’histoire. Pour l’évoquer, nous dit l’auteur, rien de mieux que d’aller à la rencontre de ceux qui y habitent, ceux qui la dessinent, qui la chantent ou l’ont façonnée ? Dont acte.
Mais auparavant, Fabien Perrier nous suggère un petit arrêt sur son histoire et les traces de ses influences minoennes, mycéniennes, mésopotamiennes, égyptiennes et romaines. Allers-retours édifiants sur la période de prédominance de la Crète, puis de la ligue de Délos « qui a inventé le concept de paradis fiscaux avant notre ère », etc.
L’auteur nous indique au passage que s’il est courant aujourd’hui d’évoquer la langue grecque et la religion orthodoxe comme ciment du pays, il n’en fut pas toujours ainsi au cours des siècles. Quatre religions monothéistes y ont en effet cohabité : byzantine, catholique, ottomane et juive, tolérée depuis le 2ème siècle.
Arrêt ensuite sur les flux d’exilés contemporains venus de Syrie, d’Afghanistan ou du Congo, « ayant terminé leur traversée dans ce véritable cimetière marin ». Autre face cachée de l’Égée : les « îles prisons à ciel ouvert », durant les guerres des Balkans et la guerre civile grecque, dont la funeste Makronissos, « le Dachau grec où de nombreux intellectuels et militants célèbres lièrent des liens indéfectibles ».
Autre sujet incontournable : quid de la résistance aux « invasions du tourisme de masse », dont le Mouvement des citoyens pour les plages libres et autres considérations sur « le véto imposé par les îles aux armateurs », ces derniers étant le premier pilier économique national avant le tourisme ? Quid des tensions modernes géostratégiques et économiques entre la Grèce et la Turquie, notamment au sujet de l’espace maritime commun ? et l’indique Fabien Perrier « Comme il est loin le temps où dans les années 80, les anarchistes avaient lancé ce slogan sarcastique : La mer Égée appartient à ses poissons ! »
Avant de prendre congé de nous, l’auteur nous invite à découvrir trois entretiens réalisés avec des spécialistes de tous les sujets évoqués précédemment. Fabien Perrier a confié au Rat noir lors de sa présentation à la librairie Lexikopoleio d’Athènes que ces interviews « ne furent pas toujours évidents à résumer tellement ils étaient denses et fournis ». Dans le premier d’entre eux, Sia Anagiostopoulo, professeur de sciences politiques et d’histoire nous explique comment la mer Égée s’est transformée au cours des siècles en une « mer frontière ». Nikos Christofis, géopoliticien, entre dans le détail de « la dispute des eaux territoriales » entre Turcs et Grecs. Enfin, l’écrivain et cinéaste Petros Markaris (croisé à plusieurs reprises dans ces chroniques), revisite l’histoire et la spécificité de quelques-unes des îles égéennes, « malheureusement en train de s’effacer » ...
Enfin un petit guide intelligent sur la Grèce : il était temps !
Paulin Ismard : Le Miroir d’Œdipe
Dans son introduction, il évoque le discours abolitionniste qui, à partir du XVIIIe siècle « en enténébrant le passé, l’a rendu incompréhensible, notamment du fait de la façon dont les penseurs anciens appréhendaient l’esclavage, de Platon à Augustin ». L’auteur pointe en effet, qu’aucun parmi eux n’a jamais critiqué l’esclavagisme « ceci expliquant sans doute le grand silence politique et philosophique qui perdure encore de nos jours sur l’esclavage, ou plus exactement : le silence comme relation de pouvoir » !Exception faite d’un Aimé Césaire ou Patrick Chamoiseau.
Aussi, Paulin Ismard nous invite à entreprendre une lecture « dans la marge » des fictions, anecdotes et autres digressions lues dans les textes des grands auteurs antiques.
A commencer par le Théétète de Platon (lui-même ancien esclave ou ancien captif ?), dans lequel une esclave ose rire du mathématicien Thalès, tombé dans un puits alors qu’il regardait le ciel et celle-ci disant ironique que ce dernier aurait mieux fait de regarder où il marchait ! On se doute de ce qui lui arriva ...
Partant de ce que Platon considère comme une anecdote, l’auteur nous entraine dans une réflexion passionnante sur la façon dont Socrate définissait, quel type de citoyen grec était « libre » de philosopher et sous quelles conditions. A ce sujet, Paulin Ismard complète cette approche par les réflexions pertinentes de Pierre Bourdieu.
Autre question : quelle différence entre les Hilotes spartiates et les esclaves athéniens et ceci, selon le philosophe présocratique Critias ? C’est ensuite au tour d’Aristote de définir les différents types de pouvoir à l’œuvre dans la cité. Notamment, quel était le rôle des intendants-esclaves ? Similaire à celui que nous retrouverons dans les plantations du Nouveau Monde ?
Changement de décor : dans le miroir d’Œdipe, ou la fonction spéculaire de l’esclave. Une plongée dans la version originale de Sophocle qui selon l’auteur, « à défaut d’être la première, ne cesse de parler de l’esclave, mais au prix de combien d’oublis et contresens » ! A découvrir.
Petit arrêt sur le récit freudien et celui des autres psychanalystes « qui auraient négligés le paramètre essentiel de l’esclavage et l’aurait amputé de la matière narrative sophocléenne » …
De fait, est-il possible de retrouver le vrai sens de la tragédie œdipienne (le régicide) par une « entre-lecture » ? C’est ainsi que Paulin Ismard nous propose d’observer trois textes de fiction : tout d’abord, L’Œdipe roi de Sophocle, le Cyrus d’Hérodote (« Cyrus, l’esclave devenu roi et Œdipe, le roi qui se croit esclave » ? » - ces deux derniers comparés à L’Absolon, Absolon de William Faulker qui se déroule après la guerre de sécession. Le résultat est fascinant !
Plus loin, l’auteur nous entraine à la découverte du modèle de « l’esclave marchandise », remontant selon les auteurs grecs dans le courant des VIIe et VIe siècles avant notre ère.
Long passage sur l’épisode du viol des femmes athéniennes par les Pélasges, selon Hérodote et ses variantes. Quid du « fantasme immunitaire » dans la cité qui en découle ?
Autre question abordée : le développement de l’esclavage a-t-il contribué à la division sexuée du travail ?
Détour passionnant sur l’origine peu connue de la « fête de la liberté », à Smyrne. Autre passage troublant : les esclaves n’existaient-ils en droit QUE sous la forme d’un corps, selon les auteurs athéniens ? Suit un long chapitre sur les traces des révoltes des esclaves au IIe siècle avant notre ère « récits et anecdotes considérées comme trop mineures par les historiens leur préférant les exploits de Spartacus » ! Il est intéressant d’apprendre, entre autres, que Diodore y voyait plus une théâtralisation qu’une révolte (à ce sujet on ne peut que penser au théâtre de Jean Genet (dans Les Nègres ou Le Balcon !).
Il est à signaler que la démarche intellectuelle de Paulin Ismard est toujours surprenante. Par exemple quand celui-ci se penche sur l’interprétation des rêves, autant des esclaves à propos de leurs maîtres que le contraire. D’où cette question : « Le simple corps du maître contenait-il lui-même l’esclave, soit : instrument ET organe du maître » ? Références aux écrits de Michel Foucault prolongeant la réflexion sur le plan érotique, « ce que bien sûr ne firent pas les auteurs anciens, bien éloignés de l’analyse psychanalytique » !
Après quoi, l’auteur nous gratifie d’un long passage sur le statut juridique des esclaves dans l’antiquité. Chapitre à la conclusion déconcertante puisqu’elle met en relief la fiction de L’homme dont il ne restait plus rien d’Edgar Poe. Déroutant.
La dernière partie de l’ouvrage nous convie à la fête de Yanitsania, toujours célébrée en Macédoine. Dionysiaque ou rappelant la capture des jeunes hommes chrétiens dans l’Empire ottoman ? Digression assez inattendue sur le statut des morts-vivants et celui des zombis : l’esclavage, une mort ? Thème repris par Aimé Césaire et Jacques Derrida, comme reflets du Zalmosas d’Hérodote et du Phédon de Platon ? Cerise sur le gâteau lorsqu’en fin d’ouvrage, Paulin Ismard « reconvoque » Edgar Poe « cet écrivain de l’esclavage, notamment, dans sa nouvelle Le cas Valdemar, résurgence de ses années passées en Amérique du Nord ? » A découvrir.
C’est alors à regret que nous devons achever notre voyage dans le temps. Mais pas avant que l’auteur nous quitte sur ces mots qui portent à grande réflexion : « Parfois aux confins de la fiction, les esclaves sont-ils sortis des coulisses au cours de ce livre pour rejoindre la scène sur laquelle les hommes libres ont longtemps prétendu être seuls - reliant nos rapports avec l’Antiquité classique et ceux de la domination dont nous héritons à travers elle sur la position des citoyens et des maîtres ? » ...
Emily Dickinson : Car l’adieu c’est la nuit
Petits instantanés piochés par thèmes parmi les poèmes présentés :
Visages de la mort : - « On balaie le cœur, On range l’amour jusqu’à l’éternité - Désormais inutiles » / « Je ne l’ai pas encore dit à mon Jardin, de Peur qu’il ne conquiert. Je n’ai pas encore tout à fait la force encore de l’apprendre à l’Abeille » / « Chaque être perdu comporte une part de nous » / « Hormis la mort, tout s’adapte » …
La nuit : « est un canevas du Matin » / « Nulle issue : les cieux étaient cousus » …
L’amour : « Si tu devais venir à l’Automne, je chasserais l’été, comme mi-sourire et mi-dédain » …
Un oiseau : « Ses yeux semblaient des Perles effarées, Il secoua sa tête de velours » …
La nature : « Ruisseaux de Peluche entre deux rives de Satin » / « L’Eau s’apprend par la soif. La Terre par les mers franchies. L’Extase par les affres » …
Dieu : « est en vérité un dieu jaloux – Il ne supporte pas de voir qu’on aime mieux qu’avec Lui pour jouer entre nous » …
L’âme : « connait des moments d’évasion - où enfonçant toutes les portes - Dans les airs elle danse comme un bombe et se balance sur les heures » / « Nul Opium ne peut calmer la Dent qui ronge l’âme » / « Le cerveau est plus spacieux que le ciel car mettez les côte à côte – l’un contiendra l’autre sans peine » …
Sublime « forcément sublime », comme aurait pu le dire Marguerite Duras !
Anna Hope : Le chagrin des vivants
Ces trois femmes donc, aux vies opposées et pourtant parallèles, brisées - car marquées par les mêmes atrocités - vont se croiser sur le même lieu et pour des raisons différentes.
En effet, comment chacune d’elles réagira à l’annonce de l’arrivée du Soldat inconnu britannique à l’Abbaye de Westminster, le 11 novembre 1920, (le même jour que le soldat inconnu français à l’Arc de Triomphe) ? Se joindront-elles à la foule pour cet événement. Évènement considéré par certains comme « une nouvelle opportunité pour ceux qui ont du sang sur les mains de jouer à se déguiser dans leurs costumes de meurtriers et de trainer derrière eux leurs chevaux et leurs affuts de canons à travers les ruines de Londres » ?
La liste des sources de ce magnifique roman, écrit dans un style fluide malgré le sujet douloureux, est impressionnante. Elle pointe le nombre de recherches effectuées par Anne Hope pour restituer ce Londres de 1920, rongé par les cicatrices du blackout, hanté par les fantômes de la Première guerre mondiale et les ombres des survivants.
« Ah que maudite soit la guerre » !!!
https://www.youtube.com/watch?v=uXGb4yQx04U
Tadeusz Konwicki : La petite apocalypse
Notre narrateur enchaîne : « Dans notre antique maison déglinguée qui date de l’époque du stalinisme décadent dans sa version la plus négligée, je prends, à jeun, ma première cigarette. C’est la meilleure. J’abrège l’existence. J’attente ainsi à ma vie depuis des années, laborieusement et en secret comme tout le monde, obéissant aux lois naturelles qui régissent notre globe surpeuplé. J’irritais tout le monde, Dieu y compris ».
Ce matin-là, notre antihéros a décidé d’en finir, tandis qu’une « ondée de grêle traversa le balcon et précipita dans l’abime un préservatif du voisin accroché depuis des jours à la balustrade tel un brin de muguet fané » Sur sa lancée, le narrateur décline en un style incomparable et avec l’énergie du dernier espoir oscillant, entre fatalisme et désillusion, quelques-unes de ses nombreuses raisons. Entre autres, les coupures de gaz et courant récurrentes ; les transports plus qu’aléatoires ; les journaux menteurs ; les contrôles quotidiens et les magouilles à tous les étages, sous l’œil inquisiteur des derniers chefs d’immeubles.
C’est dans cet état d’esprit qu’il reçoit la visite impromptue de deux de ses vieux amis. A sa grande surprise, ils ne lui proposent pas moins « de l’aider à quitter ce monde absurde qui ne ressemble plus à rien, d’une façon éclatante et radicale ». Plus facile à dire qu’à faire ! Ceci étant sans compter qu’il y a toujours dans la vie, des personnages et des situations que l’on a trop tendance à négliger dans un tel schéma. Outre ses deux amis « derniers insomniaques d’un pays endormi qui se croient libres parce qu’ils ont choisi librement l’esclavage », nous croiserons deux jeunes filles peu banales et un jeune provincial aux discours énigmatiques, qui prétendent l’aider à accomplir son funeste destin. Vont également s’imposer dans ce parcours déjà bien difficile, tout un magma de personnages hauts en couleurs. Pour n’en citer que quelques-uns : un pseudo philosophe « girouette au gré du vent » et aux yeux de serpents ; d’anciens apparatchiks abrutis ; des alcooliques ; des clochards ; des retraités désarmés ; de vieux vétérans revenus de tout ; une jeunesse « déracinée, humble et silencieuse comme une procession de souris des champs dans notre ville où il est rare qu’une statue ait une signification précise. C’est pourquoi personne ne s’en souvient jamais » !
Ce roman qui se déroule à la manière d’un film à suspense - truffé d’un humour ravageur - n’est pas sans rappeler l’ambiance toute aussi délicieuse et délétère du Tango de Satan, le roman du hongrois Laszlo Krasznahorkai, écrit à la même époque (voir le Rat noir d’octobre 2021). Incontournable.
Florian Pennanech et Sophie Rabeau : Mission comédie
Lors d’une première approche, nos deux professeurs vont relire et commenter ces classiques - évidemment, non s’en s’accrocher, vus leurs prés carrés réciproques. Mais que faire ensuite ? Nous voici embarqués dans une longue quête du Graal et allons décliner en leur compagnie, toutes les solutions pouvant les aider à trouver l’inspiration. Mais où pêcher celle-ci ? Dans les exercices scolaires imposés aux élèves ? Parmi les critiques des critiques !? Dans la redéfinition des ressorts et des contraintes de la tragédie (unité de lieu et de temps) - par rapport à ceux de la comédie (rebondissements de toutes sortes) ? Au fur et à mesure de leurs questionnements, leurs pensées vont s’affiner et nous allons alors pénétrer dans la « quintessence » des deux genres.
Après une visite rocambolesque dans les salles de recherche du rez-de-chaussée de la Bibliothèque nationale de France et surtout un séjour prolongé, alcoolisé et très comique auprès d’écrivains et intellectuels marginaux au Café de Flore, nos deux héros vont-ils pris dans la même galère, commencer à s’apprivoiser ? Mais tandis que l’horloge tourne, une réorientation de ces textes « par trop rigides » vers des possibilités alternatives ne serait-elle pas la bienvenue ? Auteurs, personnages et critiques ne seraient-ils pas, en réalité leurs meilleurs alliés pour motiver l’action et donc pour « tragédiser » une pièce » ? Et aussi, quid du hasard dans la tragédie ? Renverser la fatalité vers le bonheur ? Et si tout simplement la tragédie se trouvait partout, y compris dans les comédies ? Toutes ces démarches et tergiversations finiront-elles par donner le déclic à nos deux professeurs, tandis que le grand soir de la présentation du programme « quelque peu modifié de la saison ! », approche à grands pas ? Alors « sus aux agélastes » (ceux qui ne rient jamais, selon Rabelais) ? Et après le refoulement, la catharsis ?!
Mission Comédie : une sublime tragicomédie mais aussi une façon ludique et très originale de relire quelques-uns des grands classiques tragiques !
Lionel Fondeville & Christophe Esnault : Ma vie est une start-up
Et encore moins banale, celle de son inventeur, notre héros ou disons plutôt, notre anti-héros. Ce dernier n’étant jamais en mal d’imagination pour « parfaire son grand art d’escroquer de jeunes et naïfs auteurs en herbe, crédules en mal de reconnaissance ». Lui-même auteur sans succès et bénéficiaire du RSA, notre héros pas piqué des vers, remonte un temps le fil de son histoire familiale : méprisé par son père, boycotté par son frère, responsable de la mort de sa mère par désillusion et « point d’interrogation » pour son psychanalyste !
Petit à petit il forge son projet de partir à l’assaut de l’industrie du livre après en avoir repéré les points faibles. « A peine un éditeur sur cent fait un réel travail d’accompagnement de ses auteurs » …
Et notre narrateur en sait quelque chose puisqu’il s’est cogné aux mêmes murs ! « Et heureusement, personne ne lit mes livres, sinon je me ferais casser la gueule chaque semaine ».
Du coup, nous allons lire son auto-interview sur France Culture et ailleurs. De guerre lasse, que va-t-il décider ? Mettre en place un système bien huilé, au bout duquel par exemple, les auteurs s’autofinancent et alimentent les caisses des éditions Potlatch ? Toujours autosatisfait, il écrit dans son journal : « Ma messagerie est ouverte en permanence et tel un oisillon lové dans son nid, j’attends que ça tombe. Je tisse des liens, déploie des attentions, des entretiens d’amitiés factices et pratique l’art du copier-coller amélioré ».
Est-ce à grand renfort de trahisons et magouilles en tous genres qu’il parviendra à vivre dans un premier temps dans un 150 m2 ?
Quoi qu’il en soit en avançant dans son récit intime, nous commençons à nous faire une petite idée significative de cet individu « nuisible et insalubre qui ne recule devant rien » ! Naviguant entre autoflagellation, accès de mégalomanie et qui n’a pour lui - heureusement - que le sens de l’autodérision et un humour… parfois très limite. Nous en sommes pourtant ici qu’au début de ses aventures car il doit encore rencontrer Jenny, une intellectuelle de gauche « plus amusée par ce phénomène ambiant qu’amoureuse de lui ». Puis, Fabio, un SDF érudit qu’il veut entrainer dans son délire. Passage plus que de mauvais goût lorsqu’il veut proposer à ce dernier de changer ses pancartes de rue. Mais lorsque Fabio prendra à son tour la plume, alors là, quelle stupéfaction ne nous attend pas !
Dans ce petit récit inclassable « véritable tourbillon à la limite du trop-plein », on croise des passages d’une grande érudition qui font notamment appel aux œuvres de Gombrowicz ou Bertolt Brecht. On en apprend également beaucoup sur la sculpture La Valse de Camille Claudel, etc.
Un parcours déjanté résolument déconcertant !
Patrick Schindler, groupe de Rouen de la FA
Avril a son passager clandestin...
PAR : Patrick Schindler
Groupe de Rouen de la FA
Groupe de Rouen de la FA
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mars, le rat noir de la bibliothèque est de retour
Janvier, voilà le rat noir de la bibliothèque...
Vert/Brun : un "Drôle de couple" en Autriche !
Ancien article : Stéphane S., le poète-philosophe libertaire au « Sang Graal »
Algérie : l’abstention comme arme contre le pouvoir
Décembre 2019 : Le rat noir de la bibliothèque
1er décembre, journée mondiale contre le sida : les jeunes de moins en moins sensibilisés sur la contamination
A Paris, bientôt de la police, partout, partout !
Les Bonnes de Jean Genet vues par Robyn Orlin
N° 1 du rat noir de la bibliothèque
En octobre et novembre le ML avait reçu, le ML avait aimé
Razzia sur la culture en Turquie
Ces GJ isolés qui en veulent aux homos !
Service national universel pour les jeunes : attention, danger !
Vers l’acceptation de la diversité des familles dans la loi ?
Une petite info venue de Grèce
Le philosophe à l’épreuve des faits
La Madeleine Proust, Une vie (deuxième tome : Ma drôle de guerre, 1939-1940)
Loi sur la pénalisation des clients : billet d’humeur
Les anarchistes, toujours contre le mur !
Le Berry aux enchères
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