A peine installé à Matignon, Gabriel Attal a tenu des propos contre les chômeurs sous couvert de promouvoir un « modèle social qui incite davantage à l’activité ».
Ces discours doivent être considérés comme un véritable travail de sape de l’Assurance chômage et des droits des chômeurs. Il passe par un durcissement des règles d’indemnisation et le renforcement des contrôles.
Selon Le Canard Enchaîné en date du 24 avril qui relayait les déclarations de France Travail, l’immense majorité des chômeurs (83%) recherchent activement un emploi. Seuls 17% auraient été radiés. Pour arriver à ce résultat, France Travail, anciennement Pôle Emploi, a effectué 350 000 à 525 000 contrôles par an entre 2019 et 2023, et selon Gabriel Attal ils seront multipliés par trois chaque année pour atteindre le seuil de 1,5 million en 2027.
Pour faire passer ses mesures, le gouvernement a annoncé qu’il allait légiférer par décret pour instaurer de nouvelles règles d’indemnisation encore moins favorables aux chômeurs… en attendant une loi travail 2 à la suite des ordonnances Macron de 2017.

Selon la Dares (La direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques), le nombre d’ouvertures de droits avait diminué de 14 % dès 2022 ; la deuxième réforme de 2023 avait cette fois-ci instauré une diminution de la durée maximale d’indemnisation.
Rien, ni personne à ce jour ne peut affirmer que ces deux mesures aient eu un impact positif sur les chiffres du chômage. Le résultat est catastrophique pour les personnes en fin de droits qui, pour survivre, ont dû accepter des contrats de plus en plus courts, de moins de 2 mois en moyenne, selon la CGT.
Pour quel bénéfice ? Couper dans la dépense publique, et oh miracle, l’Unédic peut alors tabler 20,6 milliards d’excédents sur la période 2024-2027.

Au-delà de Gabriel Attal, il y a Emmanuel Macron et à son propos il faut dire que dans l’histoire de la Ve République, aucun chef d’État n’a autant réformé l’assurance-chômage : pour quels buts ?
Rappelons-nous, ce président qui s’émeut « qu’un pognon de dingue » est mis dans la protection sociale, il s’agit ici de réaliser des économies drastiques tout en obligeant les chômeurs à accepter des emplois que l’on peut qualifier pour le moins de dégradés…
Sans oublier la désinformation sur le taux de chômage en se basant sur celui des personnes inscrites dans la catégorie A (aucune activité exercée) alors que sur les 6,2 millions de personnes inscrites à France Travail plus de la moitié passent d’un petit boulot à un autre.

Les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite) sont absentes du débat public, car ce sont celles qui ont le plus augmenté depuis les années 1980. D’ailleurs, lorsque les gens quittent la catégorie A, c’est souvent parce qu’ils ont retrouvé un petit boulot, ce qui les fait basculer dans les autres catégories. Cette précarité n’est jamais montrée.
Oui, Macron et Attal contre les chômeurs : pourquoi tant de haine ?!