Après l’amertume et la colère laissées par le déchaînement des forces de l’ordre bourgeois, une unique question sortait de la bouche de tous·tes les camarades : que fait-on avec ça ? Il est plus qu’évident qu’en plus des nombreux·ses blessé·es, à qui le soutien doit être immodéré, cette journée marquera l’ensemble des participant·es à vie.

Seulement pour comprendre ce qui s’est passé, il faut revenir sur l’ensemble du week-end et ce qu’il dénonçait. Et non simplement sur la symbolique du cortège vers la méga-bassine.

Dès le vendredi, des compagnon·nes de différents endroits du monde étaient venu·es manifester leur soutien, s’exprimer sur leurs luttes pour l’accès à l’eau pour tous·tes, mais aussi nous prévenir que la lutte que nous entamons n’en est qu’à ses débuts et qu’elle allait être férocement réprimée…

La suite des événements nous a montré qu’ielles avaient raison.

Certain·es diront « guerre de l’eau », d’autres « bataille », ou encore « lutte » ? Les mots sont importants et laissons à chacun sa vision des choses. Seulement, la problématique est plus vaste.

Cela fait des années qu’un petit nombre d’exploitant·es agricoles et d’industriel·les s’évertue à accaparer l’eau et les terres, au détriment de tout le reste, pour imposer leur modèle mortifère… Et désormais, pour ce faire, l’État complice a été clair. Il privatise son armée. Car ne nous y trompons pas, ça n’était nullement un trou que la gendarmerie était venue défendre, mais bien une poignée de propriétaires terriens.

Le changement climatique, couplé à l’entêtement étatique, n’augure rien de bon pour la suite. Plus que jamais nous devons prendre conscience de l’enjeu et du signal clair que nous envoient les capitalistes par la répression menée à Sainte-Soline. Car vous l’aurez compris, c’est un enjeu de taille, qui vaut plus pour eux que la vie de ceux qui résistent…
Quelques mots enfin, pour affirmer que, si dans cette histoire, la gendarmerie est au plus haut point détestable, cela ne doit pas nous faire oublier que celles et ceux à qui elle obéit sans broncher, sont pires encore. Et ce, jusqu’aux plus hautes strates de l’État voyou et de l’ensemble des complexes qu’il protège.

Contre l’État et le capitalisme !
Pour la révolution sociale, écologiste et libertaire !
Pour un accès à l’eau pour tous·tes, dans le respect de tous·tes et contre la propriété privée !
Plantons les graines de l’anarchisme !

Groupe La Sociale, FA Rennes.
Groupe Henri Laborit, FA Vendée.
Le 30 mars 2023

passager clandestin