Météo syndicale

mis en ligne le 14 novembre 2013
Déjà la semaine dernière, les drapeaux du syndicalisme, révolutionnaire ou non, ne claquaient pas au vent ; maintenant, ce n’est toujours pas satisfaisant. Ce ne sont pas les manifestations bretonnes qui viendront hausser le niveau. Certes, un front syndical de refus existe, mais, à l’instar des manifestations paysannes, il y a des gros salaires (voire des satellites du Medef) comme des gens « en dessous du seuil de pauvreté ». Comme le disait l’ancien quotidien de la rue de Lorraine : « bonnets rouges et gros bonnets ! »
Et, pendant ce temps-là, ça doit négocier dans les couloirs à Amiens. Dans les médias informés, ça se nomme un « bras de fer autour de la fermeture annoncée de l’usine de pneus Goodyear ». La direction estime qu’une ultime procédure d’information-consultation avec une réunion du comité central d’entreprise à Rueil-Malmaison va tout clore. Les élus CFDT et CGT considèrent la procédure irrégulière et attaquent en justice. Qui tirera les marrons du feu ? Outre-Atlantique, question « repreneur titanesque », cela semble être le silence radio. Ne craignant pas de se répéter, on dira : « Sale temps pour la Sociale ! »
Entre otages libérés et propos racistes envers une ministre, les étranges lucarnes passent à la trappe le mouvement social quand il n’y a pas du spectaculaire. La mairie de Paris réveille tous les vieux coups bas de la politique lutécienne. De gauche comme de droite, avoir la main sur les sous de la capitale, ça a son poids !
Trois mille quatre cents, c’est le nombre de postes supprimés à La Redoute depuis 2006. La direction voudrait en mettre une nouvelle louche de 700 en invoquant la cession du groupe de distribution. La semaine dernière, à Lille, 1 200 salariés battaient le pavé à l’appel de l’intersyndicale CFDT-CGT-CGC-SUD. Pas un baroud d’honneur, mais le début d’une lutte syndicale contre François-Henri Pinault. Paraît que Martine Aubry, présidente socialiste de la commune de Lille, y mettrait son grain de sel. Bon, si ça peut faire avancer les choses… mais on peut rester dubitatif.
Avec l’alerte rouge généralisée sur les plans sociaux, le monde du travail ne doit compter que sur ses propres forces. Refuser ce qui n’est pas acceptable et négocier ce qui l’est doit aider à fédérer des démarches constructives. Mais ce n’est qu’un premier pas vers un autre monde, encore faut-il définir quels intérêts.