La traite des Slaves : un ouvrage d’histoire qui éclaire le présent

mis en ligne le 9 décembre 2010
Cet ouvrage commence par préciser brièvement la situation des esclaves en Égypte et en Phénicie, puis en Grèce et à Rome. Puis la position théorique du christianisme et de l’islam d’apparente prohibition de l’esclavage, contredite par leur pratique esclavagiste.
Ce sont les nécessités militaires du mercenariat qui font des pays musulmans du bassin méditerranéen des demandeurs d’esclaves, que lui fournit l’Occident chrétien. Une réalité connue des médiévistes, mais politiquement incorrecte : les origines de la civilisation chrétienne occidentale repose sur la vente des esclaves slaves à la civilisation musulmane, d’où une accumulation d’or dans les coffres des rois chrétiens.
Mais Alexandre Skirda, l’auteur, nous mène plus loin, ces « marchandises parlantes » (selon des chroniqueurs médiévaux) ne sont pas simplement vendues, importées et exportées. Les marchandises parlantes sont adaptées aux besoins des acheteurs : circoncision et castration des hommes employés comme mercenaires, sexualité et reproduction pour les femmes. Je laisse de côté l’infériorité accordée à la fécondation masculine : irréprochable de la part des « maîtres », impensable venant d’esclaves. Et les responsables commerciaux des circoncisions et castrations sont des rabbins en territoire chrétiens et musulmans.
Et l’aspect inséparable est la globalisation des réseaux commerciaux, de la Russie à Cordoue ou de Kiev à Bagdad, ou de la Russie à Venise puis Le Caire entre les VIIIe et XVIIIe siècles. Avec la particularité de la présence de rabbins, de la complicité de l’église et celle des mollahs. Les slaves n’appartenant à aucune de ces trois religions, leur esclavage ne posait pas de problèmes théologiques. Entre « deux et deux millions et demi d’Ukrainiens, Polonais et russes » en ont été victimes entre 1482 et 1760 (p. 171). « 1 250 000 » individus en esclavage entre 1530 et 1780, rien que pour le circuit du Maghreb (p. 221).
Esclavage suppose rébellion, comme Spartacus (un Slave, déjà) contre Rome. Et c’est la lumière qu’apporte la fin du livre avec les pages sur les Cosaques, partie de la population d’Ukraine opposée à la noblesse, aux Tatars et aux Turcs. Et parmi les Cosaques, les Zaporogues étaient les plus entreprenants. Leur capitale, Sitch, était une sorte de « république sociale et égalitaire », fondée sur « l’égalité absolue […] quelque fût […l’] origine ethnique ». Et les exploits militaires, les mutineries de galériens zaporogues que Skirda tire de publications russes et ukrainienne récentes font penser à cet univers également libertaire de la piraterie. La différence est que les Zaporogues ont commencé avant et ont continué après les pirates, témoin cette citation des Mémoires de Nestor Makhno : « Ma mère m’avait souvent parlé de la vie des Cosaques zaporogues, de leurs anciennes communautés libres » (page 66, voir aussi la page 188). Makhno voit dans l’histoire ukrainienne et les traditions évoquées la proximité de la paysannerie avec les idées libertaires (page 432).
Dans le fonctionnement du capitalisme, l’esclavage des Slaves est accompagné de celui des Noirs, comme le note Skirda en conclusion. Dans la même ligne de pensée, il me semble nécessaire de faire deux déductions sur l’actualité.
Le capitalisme, tout d’abord, est inséparable des circuits d’accumulation de métaux précieux fournis par l’esclavage (que ce soit l’import-export ou le produit de leur travail). On peut observer que c’est certainement pour cette raison que la structure des entreprises est verticale et que les salariés sont jetables, avec un droit du travail de plus en plus mis à mal (pour les travailleurs). Du Moyen âge à aujourd’hui, les esclaves slaves, noirs, salariés ont un point commun : ils sont « taillables [sujets aux impôts] et corvéables [imposition de travaux sans rémunération] à merci [selon les besoins du maîtres] ». Le « bouclier fiscal » pour les riches et la non-prise en compte des heures supplémentaires dans de nombreuses fonctions démontrent la validité de cette situation sociale de servitude.
Le capitalisme, enfin, est aussi inséparable de la main-d’œuvre « illégale » (immigrants latino-américains en majorité aux États-Unis, sans-papiers dans l’UE, Boliviens en Argentine et au Brésil, etc.). En France, on constate que depuis la guerre de 1914-1918, le sous-prolétariat des colonies, puis des ex-colonies, d’ailleurs et d’outre-mer (guère mieux traités, mais avec la nationalité française, comme les enfants des métèques) est depuis presqu’un siècle dans un espace de sous-citoyenneté, des sortes d’infra-humains comme l’écrivaient et le pratiquaient les nazis. Et les idées d’Hitler ne sont pas si éloignées de 2010, quand on voit certaines pratiques de la présidence et de ministères français.
Ces deux aspects, bien entendu, sont imbriqués depuis des décennies dans les analyses « rigoureusement logiques, rationnelles et convaincantes » éliminant à court terme les possibles dysfonctionnement (crise économique, réponses aux catastrophes et épidémies). Le FMI, les conseillers économiques, culturelles, voire les philosophes, proches des chefs d’État des grands pays ne cessent d’annoncer des solutions définitives. C’est pourquoi je me réjouis qu’entre 1980 et 2010 aucun accident nucléaire n’ait eu lieu aux USA et en URSS, que le chômage et la faim aient disparu et que la pollution et la misère n’existent que chez les aborigènes amazoniens et australiens… dont les rots et les pets provoquent les cataclysmes qui nous assaillent.
Grâce à Alexandre Skirda, le passé illumine un présent plus nauséabond qu’il l’est déjà.

Frank Mintz



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


fffffiiiii

le 10 mai 2015
Bonjour,
La traite des Slaves , des Noirs, et d'autres, fut le Mache commerciale lucratif de toutes les monarchies, chrétienne, judaique et musulmane...............
Robespierre, Avec l'Abbé Grégoire, avaient dénoncé la Traite des Noirs Sous la Revolution francaise de 1789.
A l'époque ils ne furent pas beaucoup entendus car les traitres de le Révlution se préoccupaient plus de faire exécuter les vrais révolutionnaires et de se mettre a la place de Louis Capet XV et de ses aristocrates qui furent guillotinés apres avoir été jugés.......
Les Afrcains, c'est connu, ont une mémoire d'éléphant, ils savent mieux que quiconque ce que fut cette traite des Noirs et la dicémination quasi totale de l'Afrie de l'ouest....plus de 100 millions de morts et déportés,,,,,,,,,énorme..............
Cette fance actuelle droite gauche confondue judéo-chrétienne représente Avec son Etat la vieille Monarche féodale et absiolutiste de droit divin Avec une certaine eglise
les arabes ont également participé a la vente des Noirs aux blancs en afrique.................
n'accusez pas les paysans qui ne pouvaient rien savoir..........
accusez la France ......etatique la Nation est apparue Suite a lAvènement que fut la révolution francaise nous apprenons le francais depuis le début du XXeme siecle.........
pitié, sachez ce qui se passait chez nous ne vous en prenez pas aux Innocents qui ont toujours ete sacrifies .......Sous la Monarchie judeo-chretienne..............
voila merci pour votre comprehension
fabienne_faucheux@yahoo.com