De l’autoritarisme dans les assemblées générales

mis en ligne le 28 octobre 2010
Depuis 2003, les quelques stals politiques et syndicaux toujours existants veulent en découdre avec les vrais grévistes de la base et leurs justes revendications. Ces meneurs minoritaires d’assemblées générales continuent de veiller au bon résultat en tant que « commissaires du peuple ». Anachronisme ou ultime tentative de leur survie ?
Je souhaite dire à tous ceux d’entre nous, libertaires, qui veulent se sentir libres de parole et qui vivent des assemblées générales difficiles dans lesquelles ils sont muselés, qu’ils ne sont pas isolés, que nous avons effectivement tous le même problème à résoudre, dans l’affrontement aux chefs désormais minoritaires. Confiance dans la réussite vers notre vrai but, n’hésitons pas à les défaire tranquillement et point par point.

Effectivement !
Dans l’élan déterminé des secteurs de l’énergie, des transports, des activités portuaires du commerce mondial, les personnels de l’éducation nationale, et sur les traces prégnantes des décisions de la base des salariés des secteurs privés contre la loi sur les retraites, rejoignent de manière solide et pressentie « durable » (oh quel horrible terme !) le mouvement social en cours.
Les « profs » mais pas seulement, les agents de labo, les administratifs, les agents se réunissent en assemblées générales, partout dans chaque bahut de France. Ils s’inquiètent à la base de la régression sociale et de leur condition décidée unilatéralement par les pouvoirs financiers soutenus par le gouvernement. Ils discutent de leurs droits, ils s’impliquent dans des solutions pour en finir avec la précarité, pour en découdre avec un monde du travail qui ne cesse de régresser, qui leur impose des conditions insoutenables, qui mettent leurs propres enfants en danger. Ce qui les inquiète encore et encore.
Les personnels de l’Éducation nationale qui ont réalisé depuis le 12 octobre, journée de grève et manifestation interprofessionnelle, un mouvement propre à leur secteur, fort déjà contre la loi Fillon en 2003, s’interrogent toujours, après un échec cuisant contre la loi Fillon, de la prolongation de la retraite avec un système de décote fortement injuste. Système mis en place qui ne pouvait que faire le lit de la prolongation des dégradations. Rendez-vous prévu !
Les personnels de l’Éducation, honnêtes et attentifs, de la réussite des convergences des luttes contre la loi Sarkozy, viennent en assemblées générales et discutent de la grève. Il n’est plus question de discuter des fonds politiques ou bassement capitalistes de cette loi scélérate, c’est acquis. On refuse intégralement ce que le capital et le gouvernement tente de nous infliger sur plusieurs générations futures.

Effectivement !
Bien des établissements scolaires se déclarent en grève reconductible. Peu affichent, dans leur résolution, l’exigence du retrait de la loi sur les retraites.
Mais pourquoi ne pas adopter à l’écrit, et de façon récurrente, le seul besoin de la base des salariés : le retrait de la loi ?
Pour réussir des grèves « perlées » et pour afficher une reconduction, un semblant de grève générale ? Certes, c’est bien si on veut faire réussir l’agrégation, faire « tache d’huile », convaincre, emmener tous les personnels vers la grève. « Obtenir toutes les convergences possibles. » Mais quelles convergences ?
Celle de la CFDT qui bloque en manifestation les tenants du slogan « Retrait » ? Grave si on attend encore la CFDT… 2003… souvenirs, souvenirs…
Mais les convergences possibles vers quoi ?
Les décideurs en assemblées générales ne formulent en aucun cas « la grève générale pour le retrait » ou à défaut, par honnêteté qui fait défaut : « la grève perlée, partagée, soutenable dans la durée pour le retrait », non ! ,parce que celle-là gagnerait.
Mais gagnerait quoi ?

Effectivement !
Elle gagnerait leur disparition en tant que meneurs idéologiques et minoritaires d’assemblées générales.
Face au gain immense de la masse des salariés qui en ont plus qu’à en découdre avec les idéologies politiques infertiles de savoirs intellectuels sociaux, productrice d’idéologies de charité chrétienne, et de Pouvoir simplement.
à l’interne, des organisations syndicales liées à des enjeux politiques, il y a des stratégies actuelles puisant dans le mouvement profondément social de ras-le-bol et ils s’en servent de manière scélérate. Les leaders existants fomentent sur le fond de la discussion démocratique en assemblées générales. Et s’en servent à des fins injustes, à leurs fins personnelles et politiques.
En vérité, ils mobilisent sur des collègues en « grèves tournantes » qui veulent impérativement finir la fin de mois sans être « social-traître »… et font une information à la presse d’une grève reconductible ! Ben voyons…

Effectivement !
Évidemment, on va finir par les avoir tous ces décideurs stals qui ressurgissent systématiquement dans tous les mouvements sociaux… et qui recommencent à l’identique tous les 10, 20, 30 ou 40 ans… Toutes les années de mouvement social doivent avoir pour effet de leur faire ressurgir des réflexes mégalithiques de profond respect au Soviet suprême…
C’est drôle, on ne les voit pas trop en période calme, on les voit peu sur la défense ordinaire des dossiers individuels des salariés, sur le combat syndical des intérêts matériels et moraux des salariés… Mais. par grand vent, on dirait que leur couvre-chef risque la marée… Soudain, ils s’agitent avec domination… sur toutes les assemblées générales qui se développent dans n’importe quel secteur. L’œil…

Effectivement !
Il faut gagner sur le retrait des lois scélérates.
Effectivement, il faut aller jusqu’au bout et montrer que, sans nous, la finance peut se faire un krach à elle-même. Nous avons à nous déterminer. Grève générale. Rien de leurs roues huilées ne fonctionne plus. Un bon blocage économique…
N’empêche que ces stals qui investissent les assemblées générales, dominants avec leur « haine » mythique et théorique du capital… mais surtout leur haine du mouvement social émancipateur, continuent à bloquer la base sur leurs pratiques de capitalisme d’État. Comment se débarrasser et faire un sort à ceux qui n’organisent pas la grève générale volontairement dans leur stratégie de groupe dominant, espérant la protection du Prince ?

Effectivement !
Faire un sort à ceux qui pensent dominer, parce qu’ils oublient de considérer qu’ils sont aussi sujet à la vie comme tous : question des retraites qui s’articule autour du fait incompressible que nous sommes tous liés. Liés par la naissance, la vie, le vieillissement, qui nous assure la vie et le renouvellement des générations qui assurent la pérennité de la vie sur la planète. Liés par un facteur clef qui est de considérer que « les jeunes » n’existent pas, les « vieux » n’ont plus, tels qu’ils sont définis par le grand capital à des fins purement spéculatives. Assurances vies, pensions, actifs, non-actifs…
Il suffirait simplement qu’on ne leur parle plus de pensions (qu’ils vénèrent) mais de salaires versés à vie selon la qualification et qu’on écarte les différences d’activité dans le monde du travail pour atteindre un possible recul du capital. Ce qu’ils sont incapables d’envisager… Ils n’ont vraiment pas eu de réflexion personnelle sur la vie à les voir commander ! Mais des idéologies dictées, comme dans tout système totalitaire.
Il suffirait d’autant plus qu’on aille jusqu’à l’abolition du salariat, comme quelques-uns anarchistes ont su exprimer dans les textes quelques décennies auparavant.
Il suffirait déjà de contrer à l’échelle locale et de mettre hors circuit les activistes de mouvements politiques dominants, fonctionnaires dans l’Éducation nationale, se disant de la République laïque, qui continuent à manipuler de manière grotesque, leurs collègues en AG sur des prétextes de vertus philanthropiques et syndicales pour la « reconduction de la grève » sans préciser volontairement pourquoi… et qui en plus font peu attention à leurs élèves, incapables de communiquer avec… pensant « tous nuls », et leurs donnant des sales notes au bac… pour se montrer supérieur dans l’intelligence (sans doute) !
Car oui : effectivement !
La classe ouvrière n’a pas fini d’en découdre ! Et commence à vraiment voir les enjeux de ce xxie siècle peu mûr, mais averti de toutes les composantes qui persistent dans notre entourage social.
La très néfaste « dictature du prolétariat » continue de s’appliquer, mais c’est actuellement minant. Et ridicule, enfin !

Effectivement !
2010 est un terreau de la révolution future, averti et expérimenté par 2003, averti par des luttes sociales ou individuelles entières du XVIIe, XVIIIe, XIXe et XXe siècles qui n’ont rien d’exceptionnelles à avoir compris et expliqué pour que nous puissions nous situer réellement sur une égalité sociale et économique pour réussir une société sans privilèges et sans pouvoir. Il suffit, effectivement, de résister à ceux qui veulent encore diriger notre vouloir, mais qui commencent à s’interroger sur leur propre pouvoir.
Exercice difficile partout actuellement, dans tous les secteurs.
Courage à tous, car effectivement : nous allons y arriver ! Imposons nos réalités sociales dans toutes les AG. Exigeons plus que le retrait des lois. Allons vers une autre pensée du monde que nous voulons.

Marjolaine, groupe La Sociale de la Fédération anarchiste