Ça va mal à l’école

mis en ligne le 17 septembre 2009
Les contradictions s’accumulent et les enseignants ne savent pas où donner de la tête.
Il faut expliquer l’hygiène aux élèves, se laver les mains avec du savon, oui mais… il n’y a pas de savon dans l’école.
Il faut se laver les mains après chaque éternuement, oui mais… pour cela il faut quitter la classe et aller jusqu’aux lavabos, oui mais… un élève n’a pas le droit de sortir seul de la classe, oui mais… l’enseignant doit avoir tout le temps tous ses élèves sous les yeux…
Alors ? Comment faire ? à quel moment les enfants peuvent-ils travailler en classe ?
Il faut organiser des chorales dans les écoles oui mais… il n’y a plus de locaux pour réunir les élèves, interdiction d’accéder aux réfectoires pour raisons d’hygiène.
Et les élèves dans tout ça !
Les élèves ! « Mais on s’en débrouillera quand on aura réglé nos problèmes d’heure ! »
L’aide personnalisée commencera le 14 septembre, c’est-à-dire après huit jours d’école.
Il faut donc repérer les élèves en difficulté le plus rapidement possible. Pauvres bambins de CP qui après huit jours seront désignés comme en difficulté. L’effet dévastateur que peut générer cette annonce sur les parents et les enfants n’est absolument pas pris en compte. L’inspecteur veut que les heures de service des enseignants soient effectuées, cela sera fait !
La pédagogie ! C’est devenu un gros mot depuis le « pédagogisme » de Darcos. Les élèves en difficulté sont devenus l’enjeu du confort des enseignants. Comment organiser ces 108 heures annuelles obligatoires en fonction de l’emploi du temps des adultes.
L’école des « fondamentaux », celle des évaluations, du « par cœur », de la tête bien pleine, c’est l’école de l’enfermement. L’Inspection générale vient d’annoncer que les sorties scolaires déconcentrent les élèves, il faut évidement les supprimer ! L’étude de la langue française se réduit à un apprentissage de l’orthographe, grammaire et conjugaison sans mettre de sens en oubliant que ce ne sont que des outils de maîtrise de la langue et que celle-ci sert à penser, à communiquer, partager une culture, devenir des adultes autonomes capables de ne pas se soumettre et capables de modifier le monde.
Ce discours n’est pas de mise dans les écoles aujourd’hui et c’est pour cela qu’il faut plus que jamais se battre pour refuser la
soumission des enseignants et celle des enfants, pour une autre école, pour une autre société.

Isabelle Aubel, groupe Pierre Besnard de la Fédération anarchiste