Des écureuils en colère

mis en ligne le 20 mai 2010
Depuis le 13 avril, les salariés de la Caisse d’épargne Île-de-France sont en grève à l’appel des syndicats CGT, SU/Usa et Sud. Les centrales CFDT, CGC et FO, non seulement ne se sont pas jointes à la grève, mais tentent par tous les moyens de la briser, avec l’appui de la direction… Qu’en dire, si ce n’est que les traîtres mériteront le sort qui leur sera fait et que ce ne sera que justice… Déjà bon nombre d’adhérents FO et CFDT sont dans le mouvement et déchirent leur carte.
Les revendications portent tant sur les salaires que sur le PSE qui est en cours dans l’entreprise. Dans les mesures salariales, les grévistes demandent que leur soit versée l’intégralité de la part variable (à l’heure actuelle, seuls 40 % leur sont versés), la totalité de l’intéressement (20 % leur sont versés par rapport à l’année précédente), tout cela par des jeux d’écriture comptable, alors que de l’argent il y en a dans les caisses de l’entreprise. Il est également revendiqué un rattrapage du pouvoir d’achat à hauteur de 5,4 % avec un plancher de 140 euros par mois. Par rapport aux mesures concernant le PSE, les grévistes exigent qu’il n’y ait aucun licenciement contraint.
Tous les jours, une assemblée générale des grévistes se tient au 7, rue Mornay, à Paris 4e, AG lors de laquelle les 4 à 600 grévistes présents débattent des actions à mener et de la reconduction de la grève. De 1 000 à 1 200 grévistes chaque jour, sur 5 300 salariés inscrits, dont il faut déduire ceux en congés, qui sont malades, sans solde, etc. En gros, 30 % du personnel en grève.
Plus de 800 grévistes ont manifesté jeudi dernier et une nouvelle manifestation est prévue pour jeudi prochain.
La direction refuse de négocier réellement et le peu d’avancées auxquelles elle condescend sont refusées par l’AG.
Cette grève est exemplaire à plus d’un titre.
Par sa durée : plus de trois semaines, dans le secteur bancaire. Il faut remonter aux années 1980 pour voir de telles grèves.
Par sa population : beaucoup de jeunes, sortant pour la majorité d’écoles de commerce et s’étant fait bourrer le mou sur les bienfaits du capital ! Aujourd’hui, ces jeunes salariés remettent en cause, si ce n’est le système capitaliste dans son ensemble, au moins l’un de ses piliers : le salaire au mérite, la course aux profits, etc., et parlent de « dignité ».
Par sa motivation : les « anciens » sont restés convaincus que la Caisse d’épargne ne devrait pas être une banque comme les autres, avec pour objectifs le financement du logement social, les missions d’intérêt général, la lutte contre l’exclusion bancaire des plus défavorisés, etc., et continuent de vouloir exercer leur métier au service des clients et non des actionnaires. Les jeunes, qui n’étaient pas convaincus par les motivations des plus anciens les rejoignent aujourd’hui.
Par la solidarité intergénérationnelle, qui découle de ce qui est expliqué plus haut.
Ce sont ces raisons qui expliquent le silence de la presse écrite, parlée et télévisée (sauf rares exceptions) et ce d’autant plus que le dirigeant du nouveau Groupe Caisse d’épargne/Banques populaires est Monsieur François Perol, ami intime de Monsieur Sarkozy…
La lutte continue, et continuera jusqu’à l’aboutissement des revendications. Les patrons comptent sur le pourrissement, nous savons pouvoir compter sur la solidarité tant morale que financière de nos camarades, qui est présente depuis les premiers jours de grève.
El pueblo unido jamas sera vencido !

Catherine, dite la Louise