L’homme qui murmurait aux oreilles des trains

mis en ligne le 11 février 2010
La RATP et la SNCF devraient à elles deux disposer d’une « armada » de pas moins de 12 000 caméras de vidéosurveillance d’ici deux à trois ans.
Compte tenu de ce nombre croissant d’images, les opérateurs ne s’y retrouvent plus pour les analyser. De plus, l’installation de caméras embarquées (dans les bus, dans les trains) conduit à des problématiques nouvelles : luminosité variable, environnement confiné, occultation par la foule.
Pour pallier cela, dans de précédents articles, je décrivais la mise en place du stockage centralisée 1 et du danger du couplage avec des technologies d’identification telles que le RFID 2.
Dans cet article, je vais présenter une technologie qui se met doucement en place : l’analyse automatique des images couplées à l’analyse des sons.

Place à l’audiosurveillance !
Toutes les entreprises ferroviaires en rêvaient, les chercheurs de l’INRETS (Institut national de recherche sur les transports et leur sécurité) y travaillent depuis 2006 et le système est en passe d’être industrialisé.
Concrètement, les abords des gares, des dépôts et les trains seraient équipés de caméras et/ou de micros. Un logiciel embarqué permettrait de reconnaître des motifs sonores : cris, « pschitt » d’aérosol, bris de glace, et cela déclencherait une alarme dans les centres opérationnels de surveillance.
Bref, rien d’exceptionnel, sauf que les entreprises ferroviaires, de par leur fréquentation, restent un laboratoire grandeur nature de la surveillance généralisée.

1. « Tous terroristes ! », Le Monde libertaire, n° 1514, du 24 au 30 avril 2008.
2. « RFID, un flic derrière chaque être humain ? », Le Monde libertaire, Hors-Série n° 35, du 10 juillet au 3 septembre 2008.