Météo syndicale

mis en ligne le 19 février 2015
Ce qu’on attendait toutes et tous est arrivé : la une d’un quotidien l’annonce : « Hollande veut capitaliser le 11 janvier ». Braves gens ! Comme si le monde du travail ne s’en était pas aperçu. Appeler à l’effort national, faire taire les revendications salariales, criminaliser à haute dose les divers mouvements de grève, on connaît ! La vieille ritournelle a encore de beaux jours devant elle. Bien sûr que la Sociale n’est pas de cet avis. Et ce ne seront pas les lectrices et les lecteurs du Monde libertaire qui vont nous contredire.
Sinon, en ce moment, les avancées du monde du travail sont objectivement « encadrées » par des mouvements électoralistes qui ne sont pas négligeables (Grèce, Espagne, espoirs ou feux de paille ?), mais qui ont leurs limites. Sans parler des désillusions qui suivent en général. Le camarade Pelloutier parlait à la fin du XIXe siècle de la nécessité pour l’ouvrier de s’éduquer pour acquérir la science de son malheur. Aujourd’hui, force est de constater que l’illusion électoraliste, sous toutes ses formes, a toujours pignon sur rue. Beaucoup d’efforts militants pour avoir une représentation politique et après battre sa coulpe et admettre que le syndicalisme c’est pas si mal que ça. On connaît la chanson…
Au niveau mondial, des problèmes récurrents nécessitent des actes. Ainsi la CSI (Confédération syndicale internationale) a appelé à une journée d’action mondiale, le 18 février 2015, en défense du droit de grève. « Depuis trois ans, le groupe des employeurs au sein de l’OIT se livre à une charge sans précédent contre le droit de grève, contestant qu’il soit garanti et protégé par la convention 87 sur la liberté syndicale, et ce, contrairement à ce que n’a cessé de confirmer la jurisprudence de l’OIT depuis des décennies. » On verra bien si les déclarations sont suivies par du concret.
Celles et ceux qui suivent dans la militance syndicale le feuilleton de la direction syndicale à la CGT restent un peu sur leur faim. Sur l’échec des dernières négociations avec le patronat, le comandante Martinez est un peu court : travail du dimanche, réforme des prud’hommes, licenciement, se régleront à l’Assemblée. Sale temps !
À part ça, les organisations syndicales de retraités : UCR-CGT, UCR-FO, Unar-CFTC, SFRN-FSU, Unir-Solidaires, UNRPA-Ensemble et solidaires, FGR-FP, LSR, se sont rencontrées le lundi 9 février. « Elles ont fait le constat que la situation des retraités se dégrade de manière continue, ce que les derniers éléments des rapports du COR et de l’Insee confirment. » Le sursaut unitaire de la vieille garde pourra-t-il faire redémarrer la machine ? Il est permis d’en douter.