Météo syndicale

mis en ligne le 5 février 2015
Il faut bien le dire, même si ça fait mal à la Sociale et au moral, le massacre à Charlie Hebdo a bien plombé les luttes syndicales ou non. En effet, entre le come-back déferlant de l’éternelle union sacrée mêlée savamment à la réconciliation nationale, vous obtiendrez un enfumage de première bourre !
Face à la détermination syndicale de la CGT, de FO, de la FSU et Solidaires, le trio Valls-Hollande-Gattaz s’est arcbouté sur l’accélération du « pacte de responsabilité » et autres « simplifications » du code du travail. Pouvoirs publics et patronat activent sans relâche guerre et attaques contre la Sécurité sociale, conditions de travail… bref tous les acquis sociaux obtenus par des luttes. Et celles-ci ne sont pas victorieuses quand la France est considérée comme un navire où toutes les classes sont unies pour le prétendu bonheur de toutes et tous. Les manifestations des dernières semaines avaient quand même un goût de pas assez…
Sinon, dans les instances de la CGT, on a l’impression que, profitant du capharnaüm social, ça se rabiboche en douce. Pour les autres boutiques, ce sont surtout les abonnés absents qui président, particulièrement la CFDT, qui se surpasse ! Limitons-nous à la porte de Montreuil : « La commission exécutive (direction élargie) a approuvé la nouvelle équipe par 27 voix pour, 6 contre, et 9 abstentions. » Comprenez (à la louche) que Lepaon, à travers des gens de son sérail, a encore les choses en main. Adieu le congrès extraordinaire et autres « stupidités » ouvriéristes ? On semble avoir en ligne de mire un congrès statutaire en 2016, à part ça les perspectives font peine à voir…
Certes ça s’agite dans les divers courants d’opposition à la ligne pseudo-syndicaliste actuelle. Faut-il faire un parallèle avec la disparition massive et silencieuse des abeilles sauvages ? L’heure n’est pas à la plaisanterie mais plutôt à songer à débarrasser les syndicats de l’influence des équipes dirigeantes autoproclamées. Encore une fois, invoquer à la rescousse les grands ancêtres ne suffira pas. En attendant les beaux jours…