Météo syndicale

mis en ligne le 13 novembre 2014
Ach gross malheur Lepaon pour la CGT ! Le camarade líder máximo s’est exprimé devant le CCN (le « parlement » de la CGT), et ça n’a pas été très convaincant… Les camarades de la base, comme ceux qui « gravitent » dans la sphère confédérale de Montreuil, sont sur l’attente. Dénoncer le complot contre la CGT ne persuade pas les foules cégétistes du crime de lèse-majesté. La main tendue à la CFDT a réussi, l’espace d’un temps, à unir toutes les oppositions à ce qu’il est désormais accordé d’appeler la « ligne Lepaon ». Pas d’alignement sur la politique gouvernementale, mais – peut-être pire ! – le rapprochement avec les irresponsables syndicaux qui font ami-ami avec patronat et pouvoirs publics unis dans l’union sacrée de ce triste xxie siècle. Bref, les structures syndicales évoluent plus dans les sphères hexagonales diverses que dans le « giron » de Montreuil dont on cause avec détachement !
Côté CFDT, il y a aussi de l’eau dans le gaz ! Certes, on croyait que l’ex-centrale du square Montholon n’avait plus de problèmes, celle-ci ayant déclaré urbi et orbi qu’elle n’avait plus besoin de militantes et de militants, mais seulement de gens qui cotisaient. Mais des anciens « alignés » à l’occasion des 50 ans du syndicat dénoncent les conditions de l’élection en 1995 de celle qu’on a nommée la « tsarine » de la CFDT. C’est de l’histoire ancienne. De celles qui ont laissé des kystes et qui ressurgissent parfois. Parce qu’un nœud n’a pas été défait ou que l’amertume pèse encore chez certains. Alors que la CFDT fête en ce moment le cinquantième anniversaire de sa création en novembre 1964, après la rupture avec la CFTC, un opuscule revient sur un épisode compliqué de l’organisation syndicale : « La CFDT cinquante ans après », des Cahiers de l’histoire en débat, lieu de réflexion créé par d’anciens et parfois éminents acteurs de l’organisation comme Albert Détraz, Joël Le Coq… Bon, on verra en jugeant sur pièce, mais tout ça nous rappelle des souvenirs syndicaux amers, pas d’exclusions, mais des scissions syndicalistes, oui ! Certes, chacun a sa lecture de l’histoire sociale…
Sinon, pour en revenir au temps présent, ça n’est pas terrible. Si pour celles et ceux qui ont connu les diatribes passées, le souvenir des vielles polémiques est plaisant, la génération actuelle n’a que faire de ces choses du passé où le chômage n’était presque qu’une image. Discourir sur la perte d’influence de l’anarcho-syndicalisme dans les années 1920 ne vaut pas mieux que raconter les années 1970 à la CFDT ! Aujourd’hui, il faut voir le maçon au pied du mur et construire l’avenir pièce à pièce.