Météo syndicale

« La confiance entre gouvernement et salariés est rompue. » Ainsi était titré le dernier éditorial de FO hebdo signé par le secrétaire général de l’avenue du Maine à Paris. D’habitude, Jean-Claude n’enfonce pas des portes ouvertes !
Question délocalisation rampante (la dernière trouvaille du Medef béatifié de son vivant par le fossoyeur catalan), ça prend son envol dans les transports aériens. Principalement dans le domaine low-cost, où les réglementations en vigueur dans les compagnies étrangères tirent vers le bas le Code du travail. Quand on les interroge, on a droit à des perles du genre : « Vous, en France, vous adorez les grèves et les syndicats. Je ne critique pas, c’est votre culture. » On verra ce qu’aura donné la solidarité ouvrière pendant la grève des pilotes… la dernière comme celles à venir !
La position des syndicats représentatifs vis-à-vis du nucléaire a été passée à la sulfateuse maintes fois. Défendre l’emploi sans poser le problème du bien-fondé du développement nucléaire a été la ligne majoritaire de la CGT, pour ne citer qu’elle. C’est pourquoi toute prise de position pour la fermeture d’une centrale nucléaire est un pas de plus dans le débat interne. Coup de tonnerre pendant les vacances : jugez-en avec l’extrait d’une lettre envoyée à Montreuil : « Pour éviter toute ambiguïté, vous trouverez ci-dessous les raisons pour lesquelles la coordination régionale Alsace de la Fédération CGT équipement-environnement estime qu’il est nécessaire de sortir du nucléaire et en conséquence pourquoi il est nécessaire de fermer la centrale de Fessenheim pour que la filière de démantèlement de centrale puisse prendre forme. » Le moins qu’on puisse dire, c’est que la prise de position de la CGT équipement de l’Alsace est importante et courageuse ! Adieu le consensus interne et bienvenue au débat.
Après les duos frénétiques pouvoirs publics et Medef, qu’y a-t-il de tranché dans les déclarations syndicales ? À part les sommations habituelles, pas vraiment de grain à moudre… La semaine dernière, patronat (Medef, CGPME, UPA) et syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC) ont pris langue. Effets de miroirs aux alouettes façon Gattaz, propos lapidaires des centrales représentatives… rien de transcendant. Le Grand Soir s’est encore perdu dans les escaliers ! D’aucunes et d’aucuns comptent se ressourcer à la Fête de L’Humanié ; nous non. On préfère être attentifs à l’avenir de La Nouvelle Vie ouvrière et de ce qui en découlera. En attendant des jours meilleurs.