Des origines anarchistes et ouvrières du 1er mai

mis en ligne le 19 juin 2014
Quand on cherche sur Internet à se renseigner sur le Premier mai, on tombe sur : traditions celtiques, célébration du printemps… voire fête du travail ! Côté images, on a droit à une kyrielle de bouquets, exclusivement de muguet, mais pas aux portraits de August Spies, George Engel, Adolph Fischer, Louis Lingg, Michael Schwab, Oscar Neebe, Samuel Fieldenet ou Albert Parsons. De qui sont ces noms à consonance d’outre-rhin ? Ce sont ceux de militants anarchistes actifs dans le jeune mouvement ouvrier du Chicago de la fin du XIXe siècle. Ils ont payé de leur vie leur participation aux premières luttes pour la réduction du temps de travail. Ils deviendront le symbole de cette revendication (les martyrs de Chicago), et le Premier mai deviendra dans le monde entier la fête de la solidarité ouvrière.
Au cours des années, on a oublié ses origines. De jour de grève et de révolte, cette journée fut dénaturée par Pétain qui la transforma en fête du travail… C’est pourquoi la brochure de notre camarade Justhom, en complément des Dommanget et consorts, apporte un nouvel outil de propagande. Comme il est dit sur la quatrième de couverture de La Véridique histoire du 1er Mai : « Nous sommes en 2014. Depuis déjà plusieurs décennies le 1er mai est vécu comme un simple jour férié (on ne bosse pas, on est payé et on peut aller à la plage), l’occasion d’une cérémonie d’un autre âge (quelques défilés traîne-savates de plus en plus désertés, ânonnant une foultitude de revendications disparates), voir la "fête du travail". Il n’en fut pas toujours ainsi. »
Justhom nous administre une piqûre de rappel : effectivement « pendant des décennies, partout dans le monde, le 1er Mai sera une journée de lutte pour l’obtention de la journée de huit heures ». Et le mot « lutte » n’est pas ici galvaudé. À Chicago comme chez nous à Fourmies, comme à Rome, à Barcelone ou ailleurs, les travailleurs ont versé leur sang et donné leur vie pour l’amélioration des conditions de travail, et l’abolition du salariat.
En ces temps de confusion et d’amnésie, ce petit ouvrage nous rappelle fort à propos que loin d’être la « fête du travail », le 1er Mai est la journée internationale de lutte des travailleurs. La nuance est d’importance ! Merci donc à Justhom de nous avoir rafraîchi la mémoire.

Loulou Barbesois



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


Un lecteur de passage

le 19 juillet 2014
Un fait que peu de gens savent, histoire de rappeler un peu la véritable origine de la "fête du travail" :

Oublions ce que Pétain en a fait, oublions ces défilés triangle rouge à la boutonnière, la fête du 1er Mai pour les travailleurs est bien plus ancienne que ça. En effet, dans le calendrier gregorien, le 1er Mai est la fête de "Saint Joseph, artisan". Ce qui en a fait un jour de fête pour les artisans d'autrefois, jour où ils allaient à la Messe ensemble avant de se réunir dans des banquets festifs. Voilà la vraie histoire de la "fête du travail". Qui est en réalité depuis des siècles la fête des ARTISANS.

Quand on voit qu'aujourd'hui se la sont appropriée les branleurs fonctionnaires, et que - comme vous dites - "on ne bosse pas, on est payé et on peut aller à la plage", ça me fait de la peine....