Solidarité avec les cheminots en grève, dans la rue et dans les gares !

mis en ligne le 26 juin 2014
1746FerroviaireEn se mettant en grève reconductible le mardi 10 juin, les cheminots mobilisés parmi les conducteurs, les contrôleurs, les personnels des ateliers, des gares, des voies, mais aussi chez les administratifs, expriment leur opposition à une énième réforme ferroviaire qui vient s’ajouter à une dégradation très forte de leurs conditions de travail.
La hausse de productivité imposée notamment par une réduction d’effectif intensifiant le travail, couplée avec la logique du « stock zéro », engendre d’une part des conditions de vie dégradées dans des situations inéquitables entre les travailleurs de statut privé et ceux de statut SNCF – faisant désormais apparaître des suicides sur le lieu de travail – et d’autre part,­­ elles engendrent aussi de graves problèmes d’entretien et de maintenance et, donc, des irrégularités des horaires de transport et des risques d’insécurité graves pour les usagers et le fret.
La réforme ferroviaire n’a pas pour but de réunifier la SNCF et RFF, comme le gouvernement et la direction le prétendent sur les ondes et dans la presse aux ordres. Cette réforme prévoit de créer trois entreprises distinctes avec une modification de la réglementation existante par une nouvelle convention collective désavantageuse. L’objectif de la réforme est double : faire des milliards d’économies sur le dos des cheminots et des usagers, par diminution des coûts et augmentation des tarifs, et inviter les investisseurs privés dans le cadre de l’ouverture à la concurrence de l’exploitation ferroviaire. Le gouvernement de gauche veut ainsi financer les entrepreneurs privés pour faire du business avec le fret alors qu’il refuse l’aide à la SNCF pour permettre, un report modal de la route vers le rail.
Les travailleurs et les usagers doivent garder en tête que les atteintes aux conditions de travail des cheminots et la logique de profit font la dégradation des conditions des transports en commun. Rappelons-nous le drame de Brétigny-sur-Orge. Rappelons-nous simplement des conséquences de la privatisation d’EDF et GDF avec les hausses exorbitantes des tarifs et la dégradation de services au public.
Loin d’être une réforme comme l’affirment l’État et la SNCF, c’est une nouvelle régression sociale dont le coup d’envoi avait débuté en 1991 dans le seul but de satisfaire les exigences de quelques intérêts privés au mépris du service public. Cette politique est servie par les zélés laquais de gauche à la conduite de l’État avec autant d’entrain que leurs prédécesseurs de droite. Les raisons de la grève des cheminots sont liées indéfectiblement à celles qui font la destruction des services publics, la casse de la protection de santé et des caisses de retraites, la précarité pour tous les exploités du privé comme du public : enrichir davantage les riches !
Malgré les lamentations du gouvernement, du patron du Medef et du patron de la CFDT qui nous sont assénées médiatiquement, de l’argent, il y en a ! Seulement voilà, ceux qui le possèdent nous font croire qu’il n’y en a pas assez pour tout le monde et, pour en obtenir davantage, ils voudraient nous faire accepter de nous laisser tondre jusqu’à l’os !
Enfin, pour ce qui est des examens de fin d’années, rappelons que ce n’est pas un baccalauréat (même plus cinq !) qui donnera du travail aux jeunes. C’est la mobilisation et la lutte pour conserver l’outil de travail et un véritable service public qui procurera du travail à tous. La jeunesse a plus à apprendre de ceux qui désobéissent en assistant aux assemblées générales d’une grève plutôt qu’en écoutant passivement leurs enseignants ânonner inlassablement les paradigmes d’un capitalisme prétendument indépassable.
Pour obtenir le retrait de cette contre-réforme, la grève des cheminots doit s’amplifier et recevoir le soutien de la population entière.
Face à cela, le groupe anarchiste Salvador-Seguí exprime cet appel à soutenir les travailleurs du rail en conflit, en les rejoignant et les encourage vivement à décider eux-mêmes, dans leurs assemblées générales, pour déployer toutes les possibilités à leur disposition afin de fédérer leur lutte avec les luttes en cours dans les autres secteurs tels que les intermittents du spectacle, la Poste, les hôpitaux, le commerce, etc.
Il est plus que temps de briser le cercle du profit et de son corolaire de misère et de précarité, par la grève comme par tout autre moyen d’action directe.

Groupe Salvador-Seguí de la Fédération anarchiste



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


sebiseb

le 7 juillet 2014
Donc les enseignants "ânonnent inlassablement les paradigmes d'un capitalisme prétendument indépassable" ???
Ce serait pas mal d'éviter d'opposer les agents du service public, qui pour la plupart ont la même conception de leur engagement social ...