éditorial du n°1737

mis en ligne le 2 avril 2014
Génération identitaire, groupuscule d’extrême-droite, a décidé de lancer ses propres « patrouilles de sécurisation ». Des groupes investissent les métros et les bus, de Lille d’abord, de Lyon ensuite. Le but de ces fachos : occuper le terrain. Vêtus de blousons jaunes affichant « Génération anti-racaille », ils tentent de populariser le raccourci islamophobe bien connu « immigration-islamisation-insécurité ». Ces milices ont de quoi faire froid dans le dos. Il y a encore cinq ans, il n’aurait pas été possible pour de tels groupes de se promener à visage découvert. Autre exemple : le groupe Manif pour tous qui se « professionnalise » et se prend pour le ministère de la Famille. Le 8 mars, devant des milliers de sympathisants, il a rendu les conclusions de son Grenelle de la famille. Sur la base de la liste publiée sur leur site, 656 élus les soutiendraient aujourd’hui. Les journaux ont beau jeu de nous faire peur et de manifester leur « étonnement » et leur « inquiétude » devant les résultats du Front national aux élections. Comme chaque fois depuis trente ans où le FN fait plus de 3 %, l’on feint de s’affoler selon un schéma parfaitement orchestré. Ce n’est pourtant pas une victoire du Front national qui permet à des groupes fascisants d’oser relever la tête et de passer à l’offensive. On a l’habitude de prétendre que la montée du FN est due à la déception de certains face aux politiques gouvernementales traditionnelles. Est-ce bien sûr ? On a rarement vu les partis traditionnels majoritaires (UMP et PS) assumer des politiques aussi liberticides et criminelles. Comment s’étonner qu’une partie des Français s’habitue à de telles idées, en réclame plus et finisse par préférer l’original aux copies ?