Des photos qui nous interpellent

mis en ligne le 13 février 2014
L’association pour l’art et l’expression libre et Les Éditions libertaires se sont associées pour produire un magnifique et émouvant ouvrage de portraits de femmes en noir et blanc. « Elles sont là. Treize femmes qui se montrent dans leur intime simplicité. Jeunes, très jeunes, mais aussi plus très jeunes… Du côté des féministes, et d’autres que le mouvement de ces années 1970 a fortement secouées, mais aussi de celles enracinées dans leur séculaire condition. Acceptation, souffrance, défi, doutes, rébellion et force. Campagne, terroirs, vie urbaine… Des femmes qui ont accepté d’offrir un regard sans maquillage. La photographe a su le capter et nous l’offrir à son tour. Face-à-face dans une solidarité totale. Oui de vraies personnes : la moitié du ciel ! À nous d’y voir vie et profondeur. » Christine Jakobs, née au Maroc pour cause de guerre mondiale, n’a jamais cessé d’être photographe, passionnée et curieuse du monde. Elle nous livre des photographies de femmes, toutes prises chez elles, sans aucune mise en scène de décor, « chacune a choisi son lieu de pose et son moment de pose ; aucun cliché n’a été pris par surprise ». Ces femmes se montrent fières, ou posées dans leur cuisine, ou au coin du feu, près des marguerites fraîchement cueillies, derrière la toile cirée à grands dessins géométriques (Anna et mère) ; ou bien rongeant son poing, songeuse, décidée, couchée, assise (Pauline) ; gamine sérieuse, rêveuse, un peu effrontée, portrait rapproché (Delphine) ; à la fenêtre, le sourire émergeant des lèvres, installée dans une lumière claire obscure ou au soleil devant le mur granuleux (Mimi) ; double page nous fixant ou petits clichés triplés, altière, inquiète (Paulette) et puis d’autres femmes, milieu rural, milieu urbain, jusqu’à Solange, connues pour certaines dans un groupe de paroles de ces années qui nous laissaient croire que le monde allait changer puisque les femmes voulaient s’en mêler. Ces photographies nous parlent encore, plus de quarante années plus tard. Elles parlent aussi à ces enfants qui intéressent la photographe « dans ce que l’on pouvait deviner ou imaginer de leur devenir de femme. » Ces femmes prennent forme et force tant elles sont mises en valeur, tant sont montrés la relation et l’échange de regards…

Hélène
Groupe Pierre-Besnard de la FA
Émission « Femmes libres » sur Radio libertaire