Météo syndicale

L’amiante, un problème national, disent les gazettes. On pouvait croire, bêtement, que cela ne se répandait que dans certaines universités parisiennes. En oubliant le nombre de travailleuses et travailleurs qui en souffrent, et bien avant la retraite. Par contre, ce qui n’a pas fait la une de la presse, c’est les problèmes de la RATP. Ainsi, dans notre capitale, Paris, le 20 décembre de l’an dernier, quatre lignes de métro ont été arrêtées. La cause ? Un taux important de fibres d’amiante dans l’atmosphère d’un centre de régulation technique. Évacuation dudit centre, lignes à l’arrêt, passagers invités à quitter les lieux ! Un tract de la CGT-RATP a même été distribué sur la ligne 13 (Saint-Denis-Châtillon) pour dénoncer l’omniprésence de l’amiante. Autre cas : la tour Montparnasse, avec ses 5 000 salariés ; en cas d’urgence, ça va craindre ! Il ne faut pas oublier les manifestations diverses et intersyndicales de l’Andeva (Association nationale de défense des victimes de l’amiante) dont les efforts militants sont souvent passés aux oubliettes de l’actualité.
« La seule et unique préoccupation des organisations syndicales doit être de lutter contre le chômage et les licenciements, la concurrence déloyale, les patrons voyous du CAC 40 et non d’agiter le chiffon rouge contre le seul parti qui propose honnêtement et sincèrement des solutions aux préoccupations des travailleurs français », a déclaré, dans un communiqué, Fabien Engelmann, ancien militant CGT exclu pour son appartenance au FN… Il réagissait au meeting, à la Bourse du Travail de Paris, contre les idées d’extrême droite dans le monde du travail. Il y avait là des militantes et militants de la CGT, de la FSU, de Solidaires, de l’Unef et de la FIDL. Couper l’herbe sous le pied de l’extrême droite, travailler à une réponse syndicale argumentée… Il y a du pain sur la planche ! Il faudra aussi, particulièrement à la CGT, balayer devant sa porte, à Air France par exemple ¹. Pour les autres confédérations homologuées, faute d’informations précises, on se taira.
Sinon, rebelote à Goodyear Amiens Nord, silence radio dans les médias. On ira aux nouvelles, mais il semblerait que la situation interne incline à laver le linge sale en famille et le marécage proche des municipales n’arrange pas les choses. Il est vrai que l’activité n’est pas à tendance bisounours. La redoute, PSA, Mory-Ducros... pas encore des Bérézina, mais quand il y a des issues, elles sont précaires !
Une fois n’est pas coutume, au lieu de broyer du noir sur le syndicalisme, parlons musique. Dernièrement, Pete Seeger ² nous a quittés, influencé par Woodie Guthie, influençant Joan Baez et Bob Dylan (entre autres !) il aura propagé l’idéal des IWW. Camarades qui alliaient musique et propagande syndicaliste et ce n’est pas les camarades des Chroniques syndicales qui nous contrediront !



¹. Dans l’ex-quotidien de la rue de Lorraine, voir « Les quenelles volent bas à l’aéroport de Roissy », 31 janvier.
². Alors que dans certaines radios françaises on causait de Claude François et de sa scie « Si j’avais un marteau ».