Mexique : des nouvelles des prisonniers anarchistes

mis en ligne le 29 janvier 2014
1730PermissionNoPrison Nord de la ville de Mexico
Le 2 octobre 2013, des compagnons ont été arrêtés pendant la manifestation commémorant les 45 ans du massacre de Tlatelolco. Cinquante personnes ont été encerclées par les granaderos (équivalent des CRS). Ces derniers ont pris aléatoirement neuf personnes, dont huit sont encore aujourd’hui détenues : José Alejandro Bautista Peña, Abraham Cortez Ávila, Víctor Efrén Espinoza Calixto, José Daniel Palacios Cruz, Ilia Daniel Infante Trejo, Miguel Adrián Gutiérrez, Salvador Reyes Martínez, Iribar Ibinarriaga Ramírez. Un piquet de protestation a été mis en place à l’extérieur de la prison. Luis Fernando Bárcenas Castillo, lui, a été arrêté le 13 décembre, accusé d’avoir brûlé un arbre de Noël de Coca-Cola. Il se trouve aussi dans cette prison, mais à un autre étage que les prisonniers du 2 octobre. Extorsion, jour après jour. Les mardi, jeudi, samedi et dimanche les personnes du piquet vont visiter les prisonniers. Pour pouvoir accéder à la prison, elles se voient extorquer par les matons de dix à vingt pesos par personne, puis elles doivent encore payer dix pesos pour faire entrer la nourriture et, lorsque la matonne est de mauvaise humeur, c’est vingt pesos. À l’intérieur, les compagnons doivent aussi payer les matons pour avoir le droit d’être sur la liste des prisonniers qui reçoivent des visites. Dans le cas de Luis Fernando Bárcenas Castillo, celui-ci doit payer en plus dix pesos pour accéder à son dortoir. À cause de tout cela, les compagnons ont commencé à fabriquer des piñatas et des bracelets pour couvrir ces dépenses et soutenir leur famille, car certains étaient des soutiens de famille.

Tour médicale de Tepepan
Sous le nom policé de Tour médicale de Tepepan se cache une prison-hôpital où, suite à sa grève de la faim, Mario González se trouve enfermé. Mario a été arrêté en compagnie d’autres compagnons et compagnes alors qu’ils se rendaient à la manifestation du 2 octobre. Il est le seul à rester en prison suite à cette arrestation, les autres compagnons et compagnes ayant pu sortir sous caution. Il a été condamné, le 10 janvier 2014, à cinq ans et neuf mois de prison pour atteinte à la paix publique et dégâts sur biens d’autrui. Dégâts qui, d’ailleurs, n’ont pu être ni constatés ni évalués par la juge, qui l’a exempté de la réparation de ces dégâts imaginaires. Les autorités pénitentiaires mettent en œuvre tout ce qu’elles peuvent pour empêcher Mario de recevoir des visites de ses proches et des médecins indépendants de la Sexta qui le suivent, mettant ainsi sa santé en danger. Là aussi, un piquet de protestation pour le soutenir s’est mis en place. Une précision : cette arrestation n’est pas la même que celle des prisonniers dit du « 2 octobre » dont nous avons parlé précédemment. Mario et ses compagnons et compagnes ont été arrêtés alors qu’ils se rendaient à la manifestation ; les prisonniers dits du « 2 octobre » ont été arrêtés à la même date, mais pendant la manifestation.

Prison de Santa Martha Acatitla
Luna Flores a été arrêtée le 13 décembre. Elle est, elle aussi, accusée d’avoir brûlé un arbre de Noël de Coca-Cola. Nous n’avons pas plus d’information actuellement sur sa situation.

Prison pour mineurs de la ville de Mexico
Isabel de la Madrid Flores s’y trouve enfermée, accusée dans l’affaire de l’arbre de Noël de Coca-Cola. Pour l’instant, ses proches ne souhaitent pas communiquer à son sujet.

Procureure générale de la république
Fallon Poisson, Amélie Pelletier, Carlos López Martin sont détenus actuellement par la procureure générale de la république, en garde à vue pour quarante jours. Ils sont accusés d’avoir lancé, le 5 janvier 2014, des pierres et des cocktails Molotov sur des installations du secrétariat aux Communications et aux Transports et sur une concession Nissan. Les charges retenues contre eux sont : dégâts matériels, sabotage, délinquance en bande organisée et terrorisme. Cette garde à vue de quarante jours sert uniquement à la police à avoir le temps de monter un dossier de toutes pièces.
Au total, ce sont actuellement quinze compagnons et compagnes qui sont enfermés par la ville de Mexico et l’État mexicain, pour le seul fait de penser différemment, d’être proche des mouvements libertaires et anarchistes de la ville de Mexico ou d’y participer. Leur détention est clairement politique.

Les Trois Passants
http://liberonsles.wordpress.com