Météo syndicale

mis en ligne le 9 octobre 2013
« L’Assemblée nationale débattra à partir du 7 octobre du très mauvais projet de la loi du gouvernement sur les retraites. Ensuite viendra le débat sur la loi de financement 2014 de la Sécurité sociale qui concerne l’assurance maladie, l’hôpital public. Il s’agit d’enjeux de société : droits universels aux soins et à la santé, droit à une retraite permettant de vivre dignement. » Ainsi s’exprimaient dernièrement des retraités CGT dans Retraite active. Certes des lectrices et lecteurs du Monde libertaire pourraient trouver que parler de choses qui se passent à l’aquarium n’est pas de bon aloi. Pourtant, tout en réitérant notre abstentionnisme militant, quand des lois sont votées, on les subit, on se les cogne !
Alors on s’acheminerait vers un front syndical uni des retraités (voire plus…) en ce mois d’octobre tristounet ? On verra bien, mais sûr qu’il faudra dépasser les bavettes avec les parlementaires et les tartes à la crème des différents miroirs aux alouettes. Pour enfin renverser la marmite…
Il est bien loin le temps où la jeune CGT qualifiait les premières retraites de « primes à la mort ». Quelques explications : quand en 1910 (le 5 avril) le gouvernement français proposa une retraite à 65 ans, c’était grosso modo l’âge où la population laborieuse cassait sa pipe, voire avant. Et pour les veuves, le reversement des pensions n’allait pas de soi. D’où la réticence des camarades. Encore dans les années 1960, les retraites étaient « assez maigres » et dans certaines industries on rechignait à quitter le boulot. Comme quoi Ambroise Croizat, ministre communiste du Travail et de la Sécurité sociale à la Libération, n’avait pas la solution miracle 1.
En ce début de XXIe siècle, vu l’espérance de vie du monde du travail, les retraités syndiqués sont toujours présents et pas seulement pour faire poids dans les manifs. Dans les unions locales où leur expérience est sollicitée…. D’où quelques tensions perceptibles au dernier congrès de la CGT, par exemple. La question se pose : quelle doit être la place des retraités dans la vie syndicale ? Dans les structures décisionnelles comme dans les rouages syndicaux, cela prête à débat, c’est le moins qu’on puisse dire !



1. Historiquement (certes de manière interne), il est connu pour s’être prononcé contre la grève des rotativistes de la presse parisienne en 1947… une autre histoire !