Météo syndicale

mis en ligne le 19 septembre 2013
En cette rentrée, que nous qualifierons encore de sociale, ce ne fut pas la Bérézina annoncée, mais… Nous parlons bien sûr de la manifestation du 10 septembre qui aurait dû être une riposte massive aux prétentions patronales et gouvernementales, mais ça ne faisait pas la rue Michel ! En face, ça se tient main dans la main : ainsi, jeudi dernier, Hollande et Montebourg ont présenté leurs plans pour une « nouvelle France industrielle ».
Comme l’a écrit dans son dernier édito de FO-Hebdo, Jean-Claude Mailly : « On a un ministre du Travail mais pas des travailleurs et on a un ministère des Finances qui pourrait s’appeler ministère du Capital. »
De nombreux médias brodent sur le thème des connivences entre PS et patronat. L’ancien quotidien de la rue de Lorraine (Libération de la rue Béranger) a même pu titrer en une sur François Hollande : « Le président des patrons ! »
Certes, les anarchistes (entre autres) n’ont jamais nourri d’illusions sur la social-démocratie, française ou autre, pour changer la société, mais force est de constater que les illusions persistent.
Ainsi, dernièrement, des organisations syndicales ont été auditionnées par la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale. Malgré toutes les déclarations des députés de gauche, la politique sarkozyste continue avec d’autres étiquettes. Les très gros revenus sont exonérés et il y a toujours autant de charges pour celles et ceux du bas le l’échelle.
Gérer la crise en caressant dans le sens du poil les représentants des syndicats estampillés, tous les partis politiques savent le faire. Mais pour ce qui est de l’unité syndicale, la mobilisation du monde du travail, la situation actuelle manque cruellement de mordant. On est à court de nouvelles du front syndical de refus qui avait été construit avant les vacances d’été face à l’ANI. Dans La Nouvelle Vie ouvrière, Thierry Lepaon, successeur de Bernard Thibaut, a déclaré : « Il ne faut pas renoncer à l’unité syndicale, même si c’est difficile. Les salariés aspirent à l’unité dans les entreprises et les luttes sont le plus souvent unitaires. » Dont acte. Comme au palace Park Hyatt, place Vendôme avec la CGT et la CNT, quarante femmes de chambre et employés se sont mis en grève pour de meilleurs salaires et conditions de travail !