C'est ÇA la fin de l'Histoire ?

mis en ligne le 18 avril 2013
1704OccupyWallStS’il existait parmi vous quelques rares naïfs adhérant encore au beau conte du libéralisme qui amènerait le paradis sur terre, je conseillerais de jeter un œil au livre de Chris Hedges et Joe Sacco, intitulé Jours de destruction, jours de révolte, édité chez Futuropolis.
Outre le fait qu’on y croise Bakounine, et que les citations, les poèmes et les bandes dessinées qui rythment les chapitres en font aussi un bel objet très agréable à lire, c’est avant tout une dénonciation de la misère, du désespoir, et des régions entièrement saccagées que les auteurs ont rencontrés au cours de leur voyage au travers des États-Unis et qui contredit, sans aucun doute possible, les promesses farfelues des partisans d’un capitalisme sans entrave.

Trois sites martyrs
En commençant leur périple par la réserve indienne de Pine Ridges (Dakota du Sud), plus précisément dans la ville de Whiteclay, minée par l’alcoolisme, la pauvreté, la désillusion et la violence, les deux auteurs ont voulu montrer que la doctrine et l’idéologie capitaliste s’étaient développées aux États-Unis dès la conquête de l’Ouest avec le génocide des tribus indiennes au nom du profit et de l’enrichissement personnel.
Viennent ensuite Camden (New Jersey), ville vidée de ses industries, ville ghetto, laissée aux mains des gangs et des politiciens véreux et Welch (Virginie occidentale) où les compagnies minières d’extraction du charbon à ciel ouvert contrôlent tout, saccagent les ressources naturelles et contaminent l’air, l’eau et le sol de manière durable ! Sans parler des maladies dues à ce genre d’exploitation qui progressent parmi la population proche des sites miniers.
Une dernière étape nous emmène à Immakalee (Floride) où l’industrie maraîchère maintient dans un quasi-esclavage des journaliers clandestins venant du Honduras, du Mexique ou du Guatemala. Vivant dans la peur permanente d’être renvoyés dans leur pays, ils sont plus « faciles » à exploiter et sous-payés. Leur santé et leur vie ne pesant rien face aux profits des géants de la distribution alimentaire et de la restauration rapide, ils sont exposés sans aucune précaution aux pesticides et herbicides toxiques utilisés à hautes doses dans ce genre d’exploitation.

Justice ou privilège ?
Le livre se termine sur les débuts du mouvement Occupy Wall Street dans lequel les auteurs voient, au travers des expériences d’autres formes d’organisation de la société, le début d’un espoir que les choses changent.
Bien sûr, l’impact du capitalisme sauvage sur les familles, les travailleurs, les communes et les écosystèmes que les deux auteurs on constaté à l’échelle nationale est dénoncé aussi à l’échelle planétaire où la course effrénée au profit a engendré un système dans lequel toute chose, tout individu, est vu comme une marchandise.
Deux types de principe s’opposent alors : justice et vérité, ou privilège et pouvoir !
Soit vous vous révoltez, soit vous vous agenouillez devant les marchés financiers en signant votre propre arrêt de mort et celui des générations futures !
Le livre de Chris Hedges et Joe Sacco en est une parfaite illustration.


Franck
Animateur de Radio libertaire