Die Neue Schule Hamburg : vers l’école de la liberté

mis en ligne le 28 mars 2013
Depuis six ans maintenant a ouvert à Hambourg (grande ville du nord de l’Allemagne) une école qui, pour les résidantes de la France tout comme celles et ceux d’Allemagne, remet en cause les normes de l’éducation traditionnelle.
Expériences et innovations – à l’instar de beaucoup d’autres choses – n’ont aucune frontière, mais les mœurs et les systèmes d’organisations différents à travers le monde imposent une autre vision de la notion « alternative » ; ceci nous fait réfléchir sur la possibilité, ou non, de l’universalité d’un modèle scolaire permettant l’acquisition de l’autonomie et du libre arbitre à travers une institution.
Quoi qu’il en soit, la Nouvelle école de Hambourg (NSH) – proche, dans son fonctionnement global, du lycée expérimental de Saint-Nazaire par l’absence d’emploi du temps (remplacé par des ateliers choisis), le non-regroupement en classe annuelle (conséquence des ateliers plus ou moins longs), et la mise à bas des notes (au profit de commentaires et d’acquis) – compte, de manière journalière, quatre-vingt-cinq élèves de 6 à 16 ans. Une cantine est également présente et tenue par enseignants et élèves, et lorsqu’un problème survient une assemblée de l’école (Schulversammlung) est convoquée afin de discuter de nouvelles règles à adopter ou à supprimer. L’écoute, l’échange, la liberté sont donc les maîtres mots de la cohésion de cette structure.
Mais des règles plus strictes répondent à l’inquiétude des parents qui se demandent – comme le relate l’enseignante Daniela Schaal dans Der Spiegel – « si leurs enfants vont apprendre assez chez nous » *. L’obligation d’être présent à l’école trente-cinq heures par semaine est une des réponses trouvées.
Cette école est, encore une fois, une réponse à la pression du système qui laisse de côté tous ceux qui ne peuvent se normaliser, de l’élève en manque de liberté à celui qui a de réelles difficultés, en passant par un pourcentage non négligeable de ceux que l’on aime à nommer « zèbres » au lieu « d’enfants surdoués ».
Il me faut enfin vous spécifier quelques points gris et noirs de la « réussite » d’une telle entreprise : le premier est la nécessité de la participation de la chanteuse Nena à la fondation de l’école, ceci ayant entraîné une publicité considérable qui s’est conclue par la mise en place, à la rentrée dernière, d’une « petite liste d’attente » * ; le deuxième est la participation financière de chaque famille, à raison d’environ 240 euros par mois pour une partie de l’autofinancement de cette école privé (Privatschule), même si des solutions sont possibles pour faire baisser le prix ; et, troisième point, les quelques aides publiques et les donations qui permettent l’autofinancement complet mais peuvent aussi remettre en cause une parfaite autonomie.
Cette école, « c’est comme si on habitait une ville, qui ne serait sur aucune carte » *, raconte Valeska, 13 ans lors de l’interview (2012) au magazine Der Spiegel. C’est maintenant à nous de faire en sorte que ces alternatives à l’enseignement de masse deviennent les éléments principaux des cartes de demain !

Une parole libre






*. Traduction à partir de l’article de Der Spiegel.