Pomme pourrie

mis en ligne le 18 octobre 2012
Les services de communication d’Apple, comme de son usine chinoise Foxconn, confrontés à la nécessité de fournir le dernier gadget à la mode, l’Aïefonne5, ont fait tout ce qu’ils pouvaient pour nier l’existence de grèves sur les chaînes de production du nouveau-né de la pomme. Malgré leurs efforts, des infos ont filtré.
Selon l’ONG, China Labor Watch, des milliers de travailleurs se sont mis en grève, le 5 octobre, dans l’usine Foxconn de Zhengzhou, causant l’arrêt de lignes de production de l’iPhone 5. La grève a commencé à une heure de l’après-midi et concernait 3 000 à 4 000 ouvriers et ouvrières. Les nouvelles normes de contrôle beaucoup plus dures introduites pour le nouveau produit d’Apple ont suscité un grand mécontentement. Il y a eu aussi la colère produite par l’obligation de travailler pendant les sept jours fériés du 1er octobre, fête nationale chinoise. à cette occasion, les travailleurs chinois ont l’habitude de retourner dans leurs familles en province.
Au cours de cette grève, des inspecteurs qualité furent agressés. En cause, l’apparition de légères rayures sur le dos des téléphones et de légères marques sur l’écran. Il semble que cela soit lié à la conception même de l’iPhone 5. Un ouvrière raconte que les contrôles se sont, en conséquence, renforcés, qu’un grand nombre de téléphones ont été retirés de la chaîne et que, donc, les quantités imposées n’ont put être produites. Du coup le ton est monté, et selon cette interlocutrice, des inspecteurs ont commencé à battre des ouvrières du département qualité. Cela s’était déjà passé deux fois la semaine précédente. Elle ajoute : « notre colère longtemps refoulée a explosée et nous nous sommes mis en grève. » Les bagarres avec les inspecteurs qualités ont envoyé plusieurs personnes à l’hôpital.
Pour les observateurs, il y a de telles attentes de la part des consommateurs pour ces produits qu’une légère augmentation de la demande se traduit par une pression encore plus forte sur les ouvriers. En fait, tout ce conflit tourne autour du rôle des inspecteurs qualités. Selon certaines sources, des ouvriers avaient « persuadé » certains de ces inspecteurs de débaucher afin de montrer leur insatisfaction devant cette hausse des niveaux de qualité. Mais, comme de bien entendu, la hiérarchie n’en a pas tenu compte, pas plus qu’elle n’avait prévu une formation spécifique pour ses ouvriers afin de pouvoir produire ces nouveaux appareils.
Les médias occidentaux viennent de se faire l’écho de la délocalisation d’usines chinoises en Afrique où les salaires sont bien plus bas, trois à quatre fois, et la main d’œuvre docile. Pour le moment…