Météo syndicale

mis en ligne le 20 septembre 2012
En cette rentrée sociale, le décor n’a pas vraiment changé. Comme à son habitude, la CGT noie ses « chagrins » dans la Fête de l’Huma (qui a dit bête rave rouge ?) et se déclare l’arme au pied, histoire de faire taire les râleurs syndicalistes qui trouvent que courir après la CFDT pour lui damer le pion a fait son temps.
Mais même si le fait est que la grogne syndicale repointe le bout de son nez, le problème est toujours là, comme le nez au milieu de la figure : qui a pris la décision ? Les instances syndicales suivent-elles l’avis « éclairé » d’une instance politique où la décision vint-elle de la base ? Comme tout est sous la coupe partidaire, genre « rassemblement de toutes les forces progressistes », on peut en douter. Quant au coup de « silence dans les rangs et unité contre le patronat », ça cache souvent des drôles de trucs. En ce moment, ce serait plutôt les problèmes de succession à la tête de la centrale de Montreuil. Le comité confédéral national (CCN) de novembre devrait trancher la crise, qui dure depuis plus d’un an. Au PS, elles et ils ne s’embarrassent pas de tant de procédures ! On verra bien, mais entre rentrée sociale et désignation du futur grand timonier, le chemin est plein d’embûches.
Pour ce qui est du concret, voyons du côté patronal… La patronne du Medef a encore fait très fort. Arnault cherche une retraite dorée dans le royaume belge ? En fait, selon elle, il devrait être décoré pour tous les emplois qu’il a créés dans les circonstances diaboliques qui règnent en France. Paraît qu’au Japon les chefs d’entreprises sont considérés comme faisant partie du patrimoine national… Tiens on ne cause plus du pays où on croit en Dieu sur les billets de banque ?
Face à tout ça, il y aurait autre chose à faire qu’une « visite à Hollande ». Si les syndicats se bornent à déclarer que le gouvernement ne tient pas ses promesses, le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils enfoncent des portes ouvertes.
Le 9 octobre a été décidé une journée de mobilisation pour la défense de l’industrie et de l’emploi. Tout sera-t-il mis en œuvre pour qu’une unité syndicale montre le bout de son nez ? On peut toujours rêver. Mais, de toute façon, si elle ne se fait pas à la base, dans les entreprises, elle ne viendra pas des instances officielles des boutiques syndicales représentatives.