Chiendent, le bien nommé

Bonne nouvelle pour les anarchistes orléanais : le Chiendent a rouvert ses portes le 2 juin, dans les locaux complètement restaurés, après trois ans de fermeture.
Le Chiendent, c’est ce lieu associatif et autogéré, ouvert par une poignée de militants en 2005 en plein cœur d’Orléans, et qui avait pris très rapidement sa place dans le paysage social et politique local ; son incendie, en 2009, avait laissé un grand vide chez les militants, pour qui il était devenu non seulement un lieu de convergence, mais un véritable symbole de l’alter-politique.
Le projet du premier Chiendent, initié par des membres d’Attac 45 proches ou impliqués dans le mouvement libertaire, visait à permettre une plus grande autonomie locale du mouvement social et à faciliter les actions directes en offrant un lieu de rassemblement et de coordination des luttes sociales.
Point de rencontres spontanées, lieu de rendez-vous de toute la racaille anticapitaliste et antifasciste de l’Orléanais, lieu de débat, d’échanges d’idées, le Chiendent était – et redevient rapidement – un lieu d’animation avec programmation de concerts, de soirées-jeux ou repas. Un lieu, également, de convivialité où l’on peut se retrouver autour d’un verre pour refaire un monde qui en a bien besoin.
Le Chiendent ne bénéficie d’aucune subvention (n’ayant pas la certification « reconnu d’utilité publique ») et les locaux n’appartiennent à aucune collectivité ni entreprise susceptible d’exercer des pressions. Fin juin, le Chiendent comptait déjà plus d’une centaine d’adhérents (l’« ancien » en avait compté jusqu’à 450) ; sachant que les cotisations et les recettes du bar sont les seules rentrées d’argent, il faut espérer que les militants en trouveront rapidement le chemin.
Au Chiendent peuvent adhérer uniquement les individus et les collectifs, mais pas les partis ni les organisations politiques ; garantie d’une indépendance et d’une liberté indispensables, mais peut-être aussi une des raisons de la désaffection du lieu par des mouvements politiques en 2008-2009…
Les premières réunions du groupe Gaston-Couté de la Fédération anarchiste se sont tenues au Chiendent, ainsi que celles de la CNT-45, nouvellement reformée, permettant ainsi la rencontre de personnes éparpillées sur tout le département. Nous savons ce que nous devons au Chiendent et l’importance qu’il a eue pour nous. De même le collectif libertaire orléanais y avait vu le jour et y tenait ses quartiers.
Cerise sur le gâteau : la rénovation a été menée par l’un des porte-parole des sans-papiers qui avaient occupé la cathédrale d’Orléans en 1996, concrétisant ainsi les valeurs de solidarité et d’amitié qui prévalent ici. Les salles ont été entièrement refaites (flambant neuves) et disposent d’un vrai chauffage, ce qui évitera désormais d’abréger les réunions hivernales.
Pour commencer, le fonctionnement se fera sur la base des anciens statuts, avec une assemblée générale par mois. Une assemblée générale constitutive aura lieu le samedi 15 septembre afin de constituer un bureau et de voir si des aménagements statutaires sont nécessaires. Un grand merci à Charlie, sans qui le Chiendent n’existerait pas, et qui m’a fourni les précisions qui me manquaient pour cet article.

L’éléphant sage, groupe Gaston-Couté de la Fédération anarchiste