Opération pièce rouge chez Brioche dorée

mis en ligne le 14 juin 2012
Après une action à Paris, à Rennes puis à Lyon, l’intersyndicale CGT-CFDT de Brioche dorée 1 s'est rendu de nouveau à Paris jeudi 7 juin 2012 dans les deux restaurants de « la plus belle avenue du monde », les Champs-Élysées, pour recommencer une opération pièces rouges pour revendiquer un treizième mois. Le principe est simple : munis de tracts explicatifs pour les clients et de bon nombre de rouleaux de pièces de 1, 2 et 5 centimes, les syndicalistes viennent consommer aux heures de pointe un simple café, une viennoiserie, un jus de fruit, etc. Puis, comptant une à une les pièces, payent leurs consommations, ralentissant significativement le service et dissuadant les clients affamés d’attendre dans la longue file d’attente, sans faire perdre d’argent aux salariés par une grève. Pour l’occasion, une petite sono diffusant quelques chansons militantes fut même apportée pour dynamiser l’événement 2. Des syndicalistes de la restauration rapide sont venus en soutien pour optimiser le résultat qui fût sans appel : le grand nombre de sandwichs invendus témoigne de l’efficacité de l’opération.
À l’heure où la restauration rapide continue de bénéficier de la baisse de la TVA pour la vente à emporter et où le groupe Brioche dorée rachète Bruegger’s, chaîne de restauration rapide américaine spécialisée dans les sandwichs « bagel », les salariés et syndicalistes du groupe n’avalent pas la pilule du refus d’octroi du treizième mois. La situation est d’autant plus révoltante que la pauvreté et la précarité des travailleurs de la restauration rapide sont grandes. Un membre du personnel nous expliqua même devoir se rendre aux Restos du cœur pour se nourrir ainsi que ses quatre enfants malgré son CDI à temps plein, éternelle injustice du capitalisme générant des cordonniers mal chaussés…
La direction, quant à elle, a réagi de suite : visiste rapide du directeur régional, du directeur des ressources humaines et d’un huissiers de justice, prenant tous des photos de l’événement.
Un peu d’action directe revigore les militants de la restauration rapide, branche d’activité bien peu organisée syndicalement et sans aucune capacité à peser dans le rapport de force à ce jour.
Les prochaines actions nécessiteront encore du monde et notamment un soutien médiatique, car il est sûr que de telles actions ne suffiront pas à intégrer un treizième mois vu le coût que cela représente. Vous serez peut-être appeler à venir les soutenir, chères et chers camarades-lecteurs.

Nathan, groupe Salvador-Segui de la Fédération anarchiste







1. À noter que Force ouvrière a été exclue de l’intersyndicale pour avoir mouchardé la première action du genre à Paris et signé en catimini l’accord relatif au négociation annuelle obligatoire. Ceci dit, il semble bien que ce genre de comportement soit courant dans la Fédération générale des travailleurs de l’agriculture, de l’alimentation, des tabacs et des services annexes Force ouvrière…
2. À titre anecdotique, on notera le commentaire d’une passante assez âgée à l’allure plutôt bourgeoise à qui nous expliquions les motifs du mouvement. Elle nous fit comprendre qu’elle approuvait le mouvement mais que la musique raï était de trop…