Magnifique !

mis en ligne le 7 juin 2012
Magnifique. C’est bien ce qui caractérise le mieux le dernier chef-d’œuvre de Ridley Scott, Prometheus. Et ce d’autant que le réalisateur d’Alien et de Blade Runner a su entretenir le mystère, révélant les images au compte-gouttes tout en développant une campagne de promotion colossale, allant des simples affiches dans les rues à la station de métro aménagée pour reproduire une partie du décor du film. L’attente était donc terrible et la surprise fut à sa hauteur.
L’histoire ? Elle se passe en 2093, soit quelques siècles avant celle du premier Alien dont elle reprend l’univers. Une équipe de scientifiques s’envole dans l’espace en quête des origines de l’humanité après avoir découvert, sur Terre, une « carte » conduisant à la planète de ceux qui nous auraient créés. Mais, sur place, les choses tournent vite au cauchemar… Impossible d’en dire davantage sans en dévoiler trop, alors je m’arrêterai là concernant ce scénario qui pourra en surprendre plus d’un, à commencer par les fans d’Alien. Notons, toutefois, que, film de science-fiction, l’anarchiste qui ira voir Prometheus devra faire abstraction du pied-de-nez fait au darwinisme tout en se délectant de la nique faite aux religions (hormis quelques passages assez maladroits sur ce sujet).
Jouant habilement avec l’horreur et la science-fiction, Ridley Scott réalise un film angoissant qui nous projette dans un univers parfaitement maîtrisé, nous offrant par la même occasion un voyage dans un futur certes imaginaire, mais cohérent. Les acteurs – Noomi Rapace et Michael Fassbender en tête – sont particulièrement convaincants, et ce même si, parfois, les personnages incarnés manquent un peu de relief (la faute au réalisateur et scénariste !). Respectant les codes des deux genres évoqués ci-dessus sans pour autant tomber dans le cliché, Prometheus est aussi, et surtout, un spectacle absolument impressionnant, gigantesque, pour nos petits yeux de bonshommes du XXIe siècle. Vous allez en prendre plein les yeux et le retour à la réalité, une fois le générique à l’écran et les lumières de la salle allumées, sera difficile, voire étrange. Impossible, alors, de ne pas se demander où on en sera en 2093, tant au niveau de la recherche aérospatiale que de la questi­­­­on sociale…

Johnny Caramelo