Météo syndicale

mis en ligne le 31 mai 2012
« Les syndicats devraient être libres de réglementer la procédure de présentation des demandes à l’employeur et la législation ne devrait pas entraver le fonctionnement d’un syndicat en l’obligeant à convoquer une assemblée générale chaque fois qu’il y a une demande à adresser à un employeur. » (Organisation internationale du travail – 1948) Ça fait donc des décennies que l’OIT proclame le b.a.-ba de l’activité normale d’un syndicalisme libre. La notion était menée à mal dans les pays dits « au-delà du Rideau de fer » 1, toute revendication ouvrière étant considérée comme une attaque au socialisme en marche !
Prenons au hasard (?) le cas du Kazakhstan, indépendant depuis 1991. Un pays cinq fois grand comme la France, possédant un sous-sol très riche en « or noir ». Les milliers de travailleurs du pétrole ont lancé, en mai 2011, le mouvement de grève le plus important depuis des décennies 2. Le 16 décembre, la police tirait sans sommation sur la foule, à Janavsen, sur les bords de la mer Caspienne. Deux mille cinq cents licenciements arbitraires et, aujourd’hui, ce sont les négociations avec le pouvoir sur les licenciements et les revendications salariales. Les renégociations sur les conventions collectives ont des « bâtons dans les roues », d’où le rappel à l’Organisation internationale du travail !
Dans l’Europe actuelle, l’exercice d’un syndicalisme digne de ce nom est toujours assimilé à un crime, à l’Est comme à l’Ouest.
Le licencié de l’Élysée avait déclaré le 4 février 2008 : « Je n’accepterais jamais que l’on dise : les usines c’est fini, l’industrie c’est fini, le plein-emploi c’est fini. » C’était, bien sûr, au cours d’une visite à Gandrange… Gandrange, puis Florange, en France ; Liège en Belgique ; Schifflange au Luxembourg ; trois sites sidérurgiques où Arcelor-Mittal a décidé de fermer des installations. Quid de la riposte syndicale « transnationale » sur le terrain ? Un politologue allemand remarque cruellement : « Alors que l’Europe est frappée d’une désyndicalisation croissante de ses salariés, on assiste à une européanisation du mouvement syndical. »
L’internationalisme à la sauce syndicale peine à prendre de l’envol. Ça tire à boulets rouges sur Lakslimi et Aditya Mittal (père et fils) qui dirigent le premier producteur d’acier mondial, mais ces derniers savent utiliser les différents conflits internes. D’autant que, comme le disent les syndicalistes allemands de la DGB, « lors des discussions entre syndicats européens, nous nous sommes rendus compte qu’Arcelor-Mittal touchait beaucoup de subventions des États ». Ben voyons… On n’est pas encore sortis de l’auberge. Ce n’est pas les réunions genre G 8 qui nous mettront sur un autre chemin. Faudrait chercher autre part.

Le bougnat constipé en vadrouille
Groupe Eva-Porré de la Fédération anarchiste







1. Il y avait aussi l’Espagne, le Portugal qui posaient encore d’autres problèmes !
2. Dans cette ex-république soviétique : profits énormes et salaires de misère… Richesse pétrolière confisquée !