Météo syndicale

mis en ligne le 3 mai 2012
La gent politique est bien ingrate. Pas un mot pour remercier ceux qui, dans le mouvement syndical, ont œuvré pour déclarer que revendiquer, se battre dans son entreprise était ce qu’il fallait pour concrétiser l’accession à un mieux-être, sans l’aide des partis politiques.
Le troisième tour social préconisé par certains risque d’être un étrange fourre-tout où les états-majors politiques en déroute vont cohabiter avec les sections syndicales, la bride sur le cou. Ajoutez à cela la surenchère du locataire de l’Élysée pour un 1er mai avec des « vrais travailleurs qui souffrent » et vous aurez un paysage social bien tristounet. Pour celles et ceux qui s’étonnent, on rappellera que c’est le régime de Vichy qui transforma le 1er mai, journée de solidarité du monde du travail, en fête du travail, allant dans le même sens que la famille et la patrie.
Pour en remettre une couche, on pourrait juger que la situation syndicale actuelle n’est pas vraiment réjouissante. Mais le moins qu’on puisse dire, c’est que la chose perdure depuis des décennies.
On saura bientôt ce qu’aura donné la grève à Pôle emploi en Paca. La direction, anticipant les résultats électoraux du FN, a refusé d’ouvrir des négociations, malgré le dépôt d’un préavis. L’intersyndicale CFDT, CFTC, CGT, FO, SNU et SUD réclament par ce mouvement la transformation en CDI de 142 CDD et la titularisation des agents en CDD déjà formés. Affaire à suivre et pas seulement dans le Sud-Est.
« Nous continuons de penser que cette troisième procédure d’information et de consultation du CE est entachée d’irrégularités manifestes et nous ne pouvons accepter cette décision » a déclaré l’intersyndicale de Fralib. De fait, le tribunal de Marseille a validé la procédure de fermeture de l’usine de Gémenos. C’était juste avant le premier tour de l’élection présidentielle. Le personnel en lutte fait appel. Ils s’opposent à ce choix de « la finance contre l’emploi ». Auront-ils un meilleur écho au niveau des pouvoirs publics après la finale du 6 mai ? On verra bien ce que valent illusions et promesses.
Un nouveau ministre du Travail change•rait-il la donne ? On verra sur pièce. En attendant, espérons que le monde syndical se secoue, à défaut de se préparer à avaler des couleuvres…

Torrent Impétueux