Météo syndicale

mis en ligne le 26 avril 2012
Bon, on va pas faire la liste des entreprises où ça devrait aller comme sur des roulettes… si on votait bien ! Quand, chères lectrices et chers lecteurs, vous aurez ce Monde libertaire entre les mains on y verra plus clair (sic !) dans le paysage politique. On saura, et vous aussi, si l’extrême droite française a réussi à renouveler son exploit ou si les choses sont plus carrées, même si c’est pas terrible.
Quand, dans la presse de gauche, on parlait du syndicalisme, c’était pour citer et disserter sur des luttes exemplaires, mais pour rapidement atterrir sur le fait que ça ne suffit pas ! À l’infini, les fans de Lénine et consorts sortent leurs fondamentaux : la classe ouvrière et le monde du travail sont de braves filles et de braves gars, mais ils leur manque un truc. Le susnommé s’appelle classe « dirigeante » et il est issu de la bourgeoisie puisque les pauvres prolétaires ne peuvent, avec leurs propres forces, que faire du syndicalisme de base, c’est-à-dire défendre leurs intérêts. Mais pour bâtir une nouvelle société, fallait du solide, des textes de loi, donc des partis politiques pour mener le tout là où ça se cause, au Parlement, chez les « grands ».
On cause, bien sûr, du camp, dans les médias, de celles et ceux qui veulent virer le locataire actuel de l’Élysée, et qui font parler la militance syndicaliste qui déclare que le travail dans les structures confédérales est réduit et qu’il faut une dimension politique ! Éternel débat qui conduisit, dans les années 1920, à l’exclusion de Pierre Monatte 1 du Parti communiste pour avoir cru qu’il y avait égalité entre parti et syndicat ! Pour parler des autres, le président de la République en a fait des tonnes dans les déclarations « ouvriéristes » et on tirera a posteriori le rideau.
Faut-il relire les textes de la Fédération jurassienne pour y voir plus clair dans la situation actuelle ? Pourquoi pas ?

Torrent Impétueux




1. La figure de Pierre Monatte a été longtemps « dépréciée » dans le mouvement anarchiste. Il était délégué en 1907 au congrès anarchiste d’Amsterdam, épisode où il s’opposa, par le verbe, au camarade Malatesta. La controverse était entre syndicalisme et anarchisme… On y reviendra, mais une des conséquences, c’est mon avis, fut la « prise en mains » du mouvement ouvrier français par les bolcheviks.