La marche de l’acier

Les salariés du site Arcelor-Mittal de Florange ne lâchent toujours pas l’affaire, et leur détermination est exemplaire. Multipliant les actions coup de poing et originales depuis qu’ils sont en lutte (soit plus de cinq mois), les grévistes ont cette fois-ci décidé d’entamer une longue marche à pied de Florange à Paris. À l’initiative des syndicats CFDT et FO (la CGT n’a étrangement pas voulu prendre part à cette action), la « marche de l’acier » est arrivée à bon port vendredi dernier (le 6 avril). Sur place, le groupe Zebda et notre camarade Bernard Lavilliers ont donné un concert gratuit en plein air pour témoigner leur soutien à la lutte téméraire et courageuse de ces travailleurs prêts à aller jusqu’au bout du bout de leur combat. La dernière fois qu’ils étaient allés à la capitale, les grévistes avaient essuyé le mépris et les gaz lacrymogènes de celui qui ose encore se présenter comme le représentant « du peuple, pour le peuple, par le peuple ». Le nain excité a d’ailleurs récemment tiré une nouvelle salve contre ces salariés en lutte, en présentant leurs organisations syndicales comme les principales fautives de la situation actuelle. Mais bien loin de trahir qui que ce soit, les syndicats de Florange réussissent à maintenir, depuis bientôt six mois, une mobilisation importante et vivante, ponctuée d’initiatives ambitieuses et originales. Et c’est ça qui, en réalité, emmerde l’hystérique de l’Élysée qui, depuis le début, marche servilement pour le patronat de la sidérurgie.

Barnabas Collins