éditorial du n°1663

mis en ligne le 8 mars 2012
La semaine dernière, à l’appel de la Confédération syndicale européenne (CES), en France comme dans le reste de l’Europe, de nombreux travailleurs manifestaient dans la rue contre l’austérité. Enfin, reconnaissons-le, pas aussi nombreux que ça en France. Il faut dire que ce genre de journée « d’action » chère à la direction de la CGT, rappelle un peu trop les manifs/enterrements de 2010 contre la « réforme » des retraites qui nous ont plutôt laissé un goût amer dans la bouche. Quant à la CFDT et à FO, elles étaient aux abonnés absents. Motif : le caractère trop « politique » de ces manifestations anti-rigueur. Les travailleurs n’auraient-ils donc comme solution cette année que d’attendre fin avril pour glisser leur bulletin de vote dans l’urne et exprimer ainsi leur mécontentement ? Pas sûr que les exploités de tout poil aient même l’envie de patienter jusqu’à l’échéance électorale. Et si oui, c’est sans trop d’illusions cette fois. Comme les salariés d’Arcelor-Mittal de Florange qui ont bien compris qu’on voulait les faire mariner jusqu’au second semestre, le temps que l’échéance électorale soit passée. Après ? Sans doute le même sort pour eux que celui réservé à leurs anciens collègues d’Arcelor-Mittal de Gandrange, malgré toutes les belles promesses de Nicolas Sarkozy en 2008. Les salariés de la compagnie aérienne Air Méditerranée sont eux plus « chanceux » : ils ne sont pas tous licenciés ; certains sont simplement délocalisés … en Grèce. Bien entendu au tarif en vigueur là-bas, c’est-à-dire moins 30 % sur leurs revenus actuels ! Eh oui, c’est la crise, c’est les élections, c’est… peut-être temps de se révolter et pas seulement une journée !