Enseignements professionnels

mis en ligne le 9 février 2012
Livret de compétences, droit individuel à la formation (DIF), orientation, formation initiale, formation continue, entretien professionnel, validation des acquis de l’expérience (VAE), certificats de formation professionnelle, fonds national de développement et de modernisation de l’apprentissage, stages en entreprise et gratifications, conventions d’objectifs sur le développement de la formation des jeunes par alternance, expérimentations sur la formation par alternance, Association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), formation professionnelle et université… Tous ces thèmes sont déclinés dans la loi n° 2009-1437 du 24 novembre 2009 relative à l’Orientation et à la formation professionnelle tout au long de la vie (OFPTLV) qui prévoit une destruction progressive du service public et sa soumission au marché.
Sous l’égide de l’OFPTLV, de l’État aux Régions, le transfert des compétences en matière d’orientation et de formation des adultes se poursuit lentement et insidieusement, dans une fusion/confusion savamment orchestrée des publics concernés, des services et de leurs missions respectives. Pour les publics en formation ainsi que pour les personnels, les conséquences en seraient désastreuses. Ce qui se joue c’est une mise sous tutelle de la formation professionnelle (pour les jeunes et pour les adultes) aux intérêts des patronats locaux et nationaux. C’est un mélange des genres, des publics, des missions. Le recours aux stages en entreprises, aux apprentissages, plonge directement les jeunes apprentis ouvriers dans les griffes des patrons. La culture générale – ne parlons pas de culture populaire, sociale, politique, syndicale – est laissée à l’abandon, voire combattue. Les jeunes qui vont arriver sur le marché du travail seront démunis et la mise sous tutelle des appareils syndicaux accompagne cette attaque de la solidarité et de la lutte de classes.
Depuis 2009, un Contrat de plan régional de développement des formations professionnelles, élaboré par les Régions au sein du Comité de coordination régional de l’emploi et de la formation professionnelle, a été mis en place. Il n’y est plus question de « qualification professionnelle » mais de « droit à l’information, à l’orientation et à la qualification professionnelle » ; d’« acquérir des connaissances » mais « de progresser au cours de sa vie professionnelle d’au moins un niveau en acquérant ».
Derrière ce recours à la notion de « compétences », c’est un abandon des diplômes, seuls niveaux de connaissances reconnus par les conventions collectives et le droit de travail. Sans diplômes (malgré toutes les critiques que l’on peut apporter à ce système de validation, aux examens, etc.), les jeunes ouvriers n’auront plus aucun recours. Ils auront des « certificats de compétences » livrés et reconnus par des entreprises (?) qui sont à la fois juge et partie, formateur et employeur. C’est donner les plein pouvoir aux patrons. C’est placer les jeunes issus des classes populaires sous le joug des patrons. C’est le retour à l'« esclavage », au travail gratuit sous forme de stages divers (formation, reconversion, etc.)
Reprendre la main sur la formation professionnelle, syndicale, politique doit donc être un souci de tous, des organisations syndicales, des militants syndicalistes et surtout des anarchistes. Il faut revisiter et réinventer les Bourses du travail, les Universités populaires.