Printemps syndical ?

mis en ligne le 24 février 2011
L’hibernation fait des ravages dans le mouvement social. Ajoutez à cela ce qui se passe en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et vous aurez un aperçu du pourquoi tant de brouillard sur le front des luttes. La grève des magistrats est certes remarquable, tout comme les efforts des dockers pour faire reconnaître la pénibilité de leur boulot, mais question unité syndicale cela ne fait pas la rue Michèle.
Pendant ce vide organisationnel, Bernard Thibault, secrétaire de la CGT, peut déclarer : « Je considère que la CGT a le potentiel de développement le plus important par sa démarche, par les revendications qu’elle porte et parce qu’elle est unitaire. » Voire, les camarades qui militent à Force Ouvrière doivent avoir une autre opinion sur cette déclaration à l’emporte-pièce.
Il est vrai que l’organisation syndicale de l’avenue du Maine à Paris a décidé de faire cavalier seul. Se démarquer des autres centrales, pourquoi pas, mais certaines déclarations laissent dubitatifs. Commençons par Jean-Claude Mailly, secrétaire de Force Ouvrière : « Il n’y a pas plus un axe FO-CFDT qu’un axe FO-FO et ça me suffit bien. » À quoi répondait un délégué : « Notre isolement n’est pas facile mais c’est notre honneur. »
Unité syndicale vouée aux oubliettes ? Il faut espérer qu’il y a d’autres voix dans la militance de base. Pour ne pas parler d’elle, la CFDT brille (sic) par son absence dans les médias. L’autonomie engagée garde son quant à soi. En attendant le résultat des courses sur la loi de représentativité syndicale ? Mais pour un printemps syndical ça fait un peu court. Et ce n’est pas Fernand Pelloutier ni Pierre Monatte qui me contrediront.