La police a (encore) tué

mis en ligne le 9 décembre 2010
La violence d’État a encore frappé. Ce lundi soir dernier, à Colombes, dans les Hauts-de-Seine, les flics ont tué Mamadou, un homme de 38 ans, en situation dite « irrégulière », en lui tirant dessus à deux reprises avec un Taser, ce pistolet qui balance des décharges électriques censées vous neutraliser…
Ce nouveau crime policier intervient alors que les cognes, qui venaient régler – à leur façon – une dispute entre la victime et son bailleur, procèdent à un contrôle d’identité. Sans papiers, Mamadou prend peur et tente d’échapper aux policiers avec un marteau (aucun d’eux n’a vraiment été touché). Malgré les gaz lacrymogènes et les coups de « bâton de défense », la victime s’enfuit et se réfugie dans les étages de l’immeuble. Les flics, une petite dizaine, parviennent à le rattraper, le saisissent et le menottent. Malgré les chaînes, l’homme se débat toujours, avec vivacité. La perspective d’aller en CRA, de retrouver la misère de son pays d’origine ou, plus directement, de subir les si courantes violences policières explique sans doute cet acharnement à vouloir leur échapper. Pour le calmer, avec un zèle qu’ils n’ont pas eu de mal à trouver dans la brutalité de leur état d’esprit, les tueurs en bleu marine lui balancent deux décharges de Taser. C’est en le descendant ensuite de l’immeuble par l’ascenseur que le malheureux fait un malaise… et meurt.
Après les 300 Algériens de 1961, après Toumi Djaïda (1983), Malik Oussekine (1986), Aissa Ihich (1991), Makomé M’Bowolé (1993), Fabrice Fernandez (1997), Ziad Benna (2005), Bouna Traoré (2005), Naguib Toubache (2008), Ali Ziri (2009), Mohammed Boukrourou (2009), Karim Boudouda (2010), Luigi Duquenet (2010), ce malheureux Malien de 38 ans s’ajoute au funeste tableau des assassinats policiers, si nombreux qu’on ne pourrait en faire la liste complète. Nul doute qu’une fois encore, les coupables en sortiront indemnes. Déjà, le zélé fascisant Brice Hortefeux les prend sous ses ailes brunes, affirmant qu’ils « ont été contraints d’utiliser le pistolet à impulsion électrique ». Contraints ? Face à un homme menotté, haletant et qui a déjà pris sa dose de lacrymo et de coups ?
Aux dernières nouvelles, et d’après le rapport du parquet de Nanterre, Mamadou serait mort « d’une asphyxie aiguë et massive par inhalation de gaz ». L’asphyxie a été si forte que les légistes ont retrouvé « du sang dans ses poumons ». On n’ose même pas imaginer ici la dose de lacrymo que les flics ont dû lui balancer pour que le pauvre homme soit dans un état pareil.
Pour autant, le Taser n’est pas non plus exclu des causes de la mort puisque le cœur de Mamadou était, à l’autopsie, anormalement « dur et contracté », ce qui n’est pas sans être « en lien avec l’utilisation du Taser ». Et, au fond, ce ne serait pas la première fois que ce joujou tuerait. Selon Amnesty International, le Taser a déjà entraîné la mort de 334 personnes aux États-Unis entre 2001 et 2008. Considérée comme une arme a priori « non mortelle », les flics l’utilisent régulièrement et sans scrupules, oubliant les mises en garde de nombre d’associations et même d’instances internationales comme l’Onu qui, à travers son Comité contre la torture, affirmait que le Taser « constituait une forme de torture » et qu’il pouvait « même provoquer la mort ».
Alors, combien de temps allons-nous rester les bras croisés devant tous ces criminels en uniforme qui défilent quotidiennement sous nos yeux avec leurs bottes, leurs matraques, leurs gaz lacrymo, leurs flingues, leurs Taser, leurs Flashball et qui tuent impunément pour préserver l’ordre et la morale de cette société merdique ? Combien de temps accepterons-nous encore de vivre exploités, dominés, surveillés, contrôlés, matraqués, tabassés ? Et même tués. Car, ne nous leurrons pas, l’assassinat – qu’ils appellent « bavure » ou « légitime défense » – guette tous ceux qui, un jour ou l’autre, remettent en cause cette société, la critiquent, la dénoncent ou vivent en dehors de ses règles et de ses lois.



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


elzouine06

le 17 décembre 2010
Mon dieu j'ai honte d'entendre de telles choses... Menteur que vous êtes à faire croire à la population des mensonges.. Je doute guère que vous puissiez vous voir dans une glace "Monsieur le rédacteur de cet article".
Menotté, tazé après, que de mensonges qui à vous entendre nous devrions nous cacher devant la police, ou plutôt une description de gestapo de votre part.
Nous avons énormément de chance d'avoir une police et gendarmerie française, qui vous disent bonjour gentillement etc etc etc...
Heureusement que vous ne réussissez pas à retourner le cerveau de la population comme vous le voudriez bien et que les gens ont un minimum d'intelligence pour comprendre que vos propos sont honteux.
A bon entendeur ....

Steph

le 17 décembre 2010
S'il est question de honte, l'institution policière a largement montré, tout au long de son histoire, comment s'en couvrir. La police de Vichy a activement aidé les Nazis à traquer les Juifs, ou encore les Résistants, tués sur place ou expédiés dans les camps de concentration où nombre d'entre eux ont été exterminés. La police de Papon (un préfet condamné bien des années plus tard pour complicité de crimes contre l'humanité) a poursuivi cette "noble tâche" en abattant, en plein Paris, des hommes et des femmes qui se battaient pour leur dignité. D'autres, depuis, ont rejoint les victimes désarmées de la matraque facile. Ce sont là des FAITS, auxquels le rédacteur de l'article s'est tenu. Ces FAITS expliquent déjà largement l'opinion que peuvent avoir les être épris de vraie justice et le liberté, à l'encontre de la police française et de toutes les polices du monde.

Edwin

le 28 septembre 2011
En réponse à Elzouinze06 : j'aimerai bien avoir des arguments de votre part prouvant que cette article est un mensonge. La gendarmerie Française sous Sarkozy et même avant n'est qu'un flot de violence qui abuse largement des armes qu'ils ne devraient même pas es avoir en main. A la base, la police a été institué pour que le peuple se sente en sécurité...Aujourd'hui la majorité des Français se sent en insécurité dès qu'il voit un flic! Une logique?

Quand à la déscription qui en est faite plus haut, on voit mon cher Elzouine06 que vous ne vous êtes jamais retrouvé en manifestation face à une horde de CRS qui vous charge, qui vous gaze, qui vous flash ball et qui vous taze. C'est bien simple, on a l'impression d'être en tant de guerre.

Voila tout ça pour dire que les gendarmes ne sont pas forcement ceux que l'on voit dans les médias et qu'il faut aller voir plus loin que le bout de son nez.

Mais j'attend vos arguments prouvant que cet article est mensonger, je suis même très curieux.

Bonne journée.