La « queue » des manifs retraites

mis en ligne le 11 novembre 2010
Cette semaine, opérations escargots sur les principaux axes creusois avec convergence vers Guéret, la « capitale » du département : environ 20 à 30 personnes partant de Boussac, Aubusson, Bourganeuf et La Souterraine ont « escargoté » pendant plus de deux heures jusqu’à Guéret, créant des queues de plusieurs kilomètres dans tout le département. Le drapeau noir de la FA a flotté dans des coins où il n’avait jamais flotté. Bon accueil de la population et des automobilistes !
À Paris, une dernière (?) très belle manif le 28 octobre, malgré les mauvaises langues de la police, qui n’ont pas compté « un anarchiste sur 100 », mais « un anarchiste sur 1 000 » ! Cela dit, la FA et les autonomes se sont placés devant la CNT, qui n’a pas voulu nous suivre en manif sauvage à la fin. Dommage ! En fin de manif, plusieurs camarades ont été mis en comparution immédiate, après leur arrestation musclée. Depuis mercredi, une « maison de la grève » est ouverte dans les anciens locaux CFDT à Rennes squattés par des syndicalistes (CNT, Sud, CGT, SLB), des libertaires (des camarades de La Digne rage entre autres), des autonomes et des gens sans étiquette spécifique. Une assemblée générale interpro s’y tenait tous les jours, elle sera désormais bihebdomadaire. En espérant que le lieu tienne ! À Nîmes, manif fournie pour une première « manif d’après vote », quoiqu’un peu molle sur le trajet. À la fin de la manif, les robocops ont gazé et ont arrêté deux camarades, aussitôt enfermés dans deux fourgons caillassés par la foule en colère. À Saint-Ouen, l’incinérateur est bloqué par l’intersyndicale Sud-CGT, des salariés de la Tiru, des étudiants, des habitants… À l’initiative de l’assemblée populaire de Poitiers et pour fêter la lutte en grande pompe, a eu lieu un charivari-surprise avec des sifflets, cloches et casseroles tambourinées, des slogans pour réveiller la ville comme il faut et montrer que les manifestants ne lâchent rien et « pètent la forme ».
Le jeudi 4, le mouvement contre la réforme des retraites s’est traduit par plusieurs actions coups de poings. Des militants ont bloqué les aéroports de Roissy-Charles-de-Gaulle, Toulouse, Clermont-Ferrand et Nantes, à l’appel de quatre fédérations syndicales des transports (CGT, CFDT, FO, CFTC). Du côté des lycéens et des étudiants, 300 personnes se sont rassemblées en début d’après-midi à Paris, devant la faculté de Jussieu, aux cris de « Assez de la précarité ! ». À Lyon, plusieurs centaines d’étudiants ont défilé, encadrés par un important dispositif policier. Sud-éducation, CNT, NPA derrière une banderole : « Nous sommes tous les casseurs de cette société ».
Rencontre interpro nationale à Tours le 6 novembre pour continuer la lutte contre la réforme des retraites qui arrive à un moment décisif. Alors que le gouvernement et les médias annoncent la fin de la mobilisation, des actions de blocage et de solidarité sont menées dans tout le pays, dans un cadre interprofessionnel. Les syndicats ont décidé « un nouveau rendez-vous de mobilisation » entre le 22 et 26 novembre prochain. On s’en repaye une petite tranche ?