Météo syndicale (bis)

mis en ligne le 21 octobre 2010
Il y a quelque temps, on désespérait un peu du climat social sans parler du syndicalisme. Maintenant, on peut sans forfanterie mettre plus de voilure et espérer tous azimuts. Raffineries, transports, hôpitaux, fonction publique, lycéens…, ça rue dans les brancards sur un grand braquet.
Chez nos camarades picards ça se poursuit avec quelques dissensions intersyndicales… La semaine dernière, ça a commencé sur des chapeaux de roues. Mardi 12, pendant la manifestation, la nouvelle est tombée : la maréchaussée avait investi la zone industrielle où se trouve l’usine de Goodyear Amiens 1. Retournant en trombe pour déloger les intrus, occupation des lieux. À l’heure où ces lignes sont écrites, c’est encore en ébullition et les « forces » en présence se regardent en chiens de faïence. Affaire à suivre, donc.
Sinon, dans le Nord, le groupe Molex a annoncé qu’il cessait de financer le plan social. Comme on peut le lire sur le site internet de la CGT Goodyear, les patrons ne respectent plus les accords, par exemple « celui de Conti qui garantissait cinq ans de boulot contre une augmentation du temps de travail et nos voisins de Dunlop qui subiront le même sort que ceux de Molex ». Certes, on n’est pas au courant de tous les dossiers, mais on sait que la CGT Goodyear est prête à lutter longtemps. Même si Sud, dans l’entreprise d’Amiens, accepte le plan social ! 2
Le cas de nos camarades d’Amiens ne doit pas assombrir l’avenir du mouvement social. La mobilisation continue, les violences policières aussi. Les pêcheurs à la ligne des partis politiques surfent sur les manifestations. À nous de renforcer et l’autonomie et l’unité dans les luttes. Ne pas se laisser enfermer dans l’incantatoire, rester dans le concret, dans la réalité de la lutte de classes. Sans démagogie ni volonté directive. Renforcer les intersyndicales, les fronts de la gauche, laissons cela aux politiciens de toutes tendances.


1. À propos, la semaine dernière, emporté par l’enthousiasme, nous avons titré que Goodyear Amiens était 3 000. Près de 400 est plus proche de la réalité. Trois mille était, bien sûr, le chiffre de l’ensemble !
2. Dans un tract, le syndicat Sud est nommé « syndicaliste union direction » par la CGT. Diable, le front syndical a plus que du plomb dans l’aile…