Après l’été la rentrée !

mis en ligne le 9 septembre 2010
Il y a longtemps que l’on dit que ça va péter… socialement parlant. L’an dernier, des entreprises menaçaient de « foutre le feu » plus particulièrement dans la partie nord de notre bel hexagone. On peut rester dubitatif quant à l’atterrissage, question unité dans les luttes. Certes, dans bien des cas il y a la lassitude, le loyer à payer, la bouffe quotidienne et les enfants à envoyer à l’école. Sans oublier les directions syndicales qui demandent « trop souvent » à ce que tout rentre dans le rang ! Késako le rang ? Ben c’est, entre autres, les négociations entre les organisations syndicales (ou plutôt leur direction éclairée) avec les pouvoirs publics ou le patronat. Il y a eu des temps (révolus) où les représentants syndicaux étaient poussés au cul par celles et ceux de la base qui en voulaient. Faudrait-il penser qu’en ce début lamentable du XXIe siècle le monde du travail n’a plus la capacité de porter haut et fort ses revendications ? Tel n’est pas mon propos. Le problème est dans la problématique des structures syndicales de base et ce que l’on nomme, très justement, les appareils syndicaux. Le fédéralisme des débuts du syndicalisme a disparu depuis belle lurette du paysage syndical. Dans ce qui est maintenant du passé, des sections syndicales pouvaient négocier, avoir leur autonomie dans les luttes et dans le suivi des revendications. Triste ironie de l’histoire, c’est la CFDT qui a tracé le chemin… 1
Le syndicalisme actuel n’a plus besoin de militantes et de militants syndicalistes…, seulement de gens qui cotisent ! Aux permanents aux divers niveaux de négocier et de fixer les limites du « partenariat social ». La réalité a tristement dépassé la fiction et au risque de nous répéter, il faut dénoncer la grotesque alliance de la CGT avec la CFDT 2. Nous l’avons déjà dit dans ces pages, un militant syndicaliste de base des années 1970 n’y retrouverait pas ses petits… Émile Pouget, Fernand Pelloutier, sans parler de Pierre Besnard non plus ! 3
Revenons à notre présent. Le gouvernement est battu en brèche, le sécuritaire tous azimuts provoquant des protestations même chez les partisans de la majorité, le ministre du Travail qu’on ne nomme plus, est mal en point et le squatteur du palais de l’Élysée veut jouer aux chaises musicales. Tous les ingrédients sont là pour que le mouvement social enfin uni sonne l’hallali des gouvernants. Mais comme l’histoire nous l’a souvent répété, ces choses ne s’obtiennent pas en appuyant sur un bouton, encore moins dans des états-majors d’avant-gardes éclairées !
Quand vous aurez ce Monde libertaire sous les yeux, nous saurons si la manif du 7 septembre appelée par l’intersyndicale (CFDT, CFTC, CFE-CGC, CGT, FSU, Solidaires et Unsa) 4 aura eu l’ampleur souhaitée. Et que celle-ci pourra stopper les projets gouvernementaux contre la retraite.
Faut espérer tout ça sinon on file tout droit vers le no future !
Puisqu’il est de bon ton d’être européen, jetons un œil autour de nous. En Italie, selon les médias, l’entreprise Fiat fait « machine arrière » et même « s’en prend aux grévistes ». Pas beaucoup plus de choses claires et pourtant… Giorgio Napolitano (sic), le président de la République italienne, a averti : « Dans les usines, il ne faut plus que l’on confonde démocratie et anarchie. » Diable, l’homme sait-il de quoi il parle ou veut-il être cité dans tous les médias ? En la perfide Albion, alias la Grande-Bretagne, c’est pas mieux, voire pire. Un quotidien français a titré sur « le pays où il n’est pas facile de faire grève ». Selon la journaliste, « il suffit d’une faille technique dans l’une des étapes préalables à l’organisation d’une grève pour que la direction saisisse la justice ». Ben, sale temps pour la Sociale. Faut donc, toutes et tous, pas lâcher le morceau.


1. On rappellera que la CFDT se réclama – brièvement (dans les années 1970), est-il besoin de le préciser – de l’autogestion, citant même l’anarcho-syndicalisme. Maintenant, on peut dire que la direction de la CFDT avait laissé la bride sur le cou à ses ouailles !
2. La « banale » question des cotisations est restée longtemps acceptable à la CGT. Chaque syndicat gérait ses sous, renvoyant après le fric aux diverses structures de la confédération.
3. On pourrait même (sans être taxé d’un œcuménisme exagéré) citer Léon Jouhaux…
4. Force Ouvrière s’associe à la mobilisation mais sans signer la déclaration de l’intersyndicale. D’autres camarades que moi vous l’expliqueront de manière plus pointue que je n’aurais pu le faire. Alors où est l’espoir ? Faut-il prendre au pied de la lettre Michel Onfray quand il déclare (dans l’hebdomadaire Marianne de la semaine dernière) : « Je crois à la potentialité d’un anarcho-syndicalisme débarrassé du catéchisme dix-neuvièmiste. Il existe, outre-Atlantique, ce qu’il est convenu d’appeler un postanarchisme dans lequel je trouve mes petits. » Bon, le moins que l’on puisse dire c’est que ça mérite réflexion… Et une question : le capitalisme, l’exploitation de l’homme par l’homme ça existe toujours, quand même ?



COMMENTAIRES ARCHIVÉS


56255Meuni

le 21 septembre 2010
Je pense que l'exploitation de l'homme par l'homme existe toujours et que même existe l'exploitation de l'homme par la machine.