À bas la répression, à Poitiers comme ailleurs !

mis en ligne le 1 juillet 2010
Suite à la journée contre la prison de Vivonne le 10 octobre 2009 à Poitiers, où avaient eu lieu quelques dégradations contre des banques et autres vitrines marchandes, plusieurs personnes - dont un certain nombre connues pour leur militantisme - avaient été arbitrairement arrêtées, mises en garde à vue, incarcéré-e-s, du matériel associatif saccagé. Le ministre Hortefeux, téléporté sur place, avait sorti de sa musette des nouveaux décrets pour généraliser le flicage des militants. Le procureur, sous son injonction, avait réclamé des peines plus lourdes encore, à l'encontre des militants incarcérés - qui n'avaient pourtant même pas, de l'aveu même de la justice, participé aux dégradations...
La résistance s'est rapidement organisée. Le 17 octobre 2009 à Poitiers, une manifestation de soutien a exprimé l’écœurement et le sentiment d'injustice face au déchaînement de la violence d’Etat. L'indignation était largement partagée, contre cette répression qui frappait le militantisme poitevin depuis plus d’un an alors - notamment les étudiants et les lycéens. Lors de cette manifestation du 17 octobre, qui était calme et digne malgré un dispositif policier démesuré, les manifestants ont été brutalement pris à partie par la police dans le Parc de Blossac où se terminait le rassemblement. Certains manifestants ont été mis en garde à vue, dont Alain Evillard qui avait lancé « Le procureur [de Poitiers] est un salaud, un Papon ».
Pour cette phrase, antérieure à la mise en application de la loi relative aux injures envers des agents chargés de la mise en oeuvre des politiques d’Etat, Alain s’est vu convoqué pour être entendu sur cette affaire qui a traîné à trouver un aboutissement. Son « dossier » a été, entre temps, transféré à Paris sans que personne n’en connaisse exactement la raison... Aujourd’hui, 29 juin 2010, nous apprenons qu’il est mis en examen et qu’il peut encourir une peine de 6 mois de prison, plus 7 500 € d’amende. Nous le soutenons inconditionnellement, au nom de son droit le plus strict de penser et de dire son indignation légitime ! 
Pour nous, il ne fait nul doute qu’Alain est victime de cette stratégie du cassage du terrain militant, qui va désormais bien au-delà d'un acharnement contre les seuls "jeunes". La manifestation pour le soutien aux sans papiers du 6 février dernier l'a bien montré, quand elle fut soudain encerclée et que des participant-e-s, jeunes et moins jeunes, ont été menacé-e-s, jeté-e-s à terre et embarqué-e-s manu militari.
Depuis plus de deux ans, la police et la préfecture semblent avoir décidé de faire de Poitiers, comme d'autres villes, un terrain d'expérimentation du flicage tous azimuts. Leur stratégie de répression est d’atteindre par proximité puis par résonance, l'ensemble des militant-e-s, tout en les divisant et en cherchant à isoler certain-e-s d'entre eux-elles, à coups de qualificatifs bidons comme "anarcho-autonomes". On ne compte plus le nombre de clichés photos pris par la police, la surveillance à outrance avec caméras, filatures, les descentes à domicile, et les dispositifs démesurés à chaque manifestation ou rassemblement. Mais aussi la manipulation des médias relayant les versions des flics ; et le temps, l’énergie et l’argent engagés pour soutenir les camarades.
Ce jour également, suite à une demande de remise en liberté, les 4 des 5 jeunes qui avaient été incarcérés, suite à leur tabassage et arrestation lors de la fête de la musique à Poitiers, puis mis en détention provisoire après refus de la comparution immédiate pour risque de "réitération", sont libérés... mais l'un d'entre eux reste en prison. Notre résistance pousse le pouvoir à lâcher du lest par-ci, resserrer l’étau par là. Il tente de nous diviser, de trier entre les "bons" et les "mauvais" contestaires. Pure manipulation ! Nous exigeons la libération immédiate du jeune resté en détention préventive, et la cessation de toute poursuite à l'encontre des 6 interpellé-e-s !
Et si c’est l’usure qu’ils cherchent, alors ils se trompent. La contestation s'élargit dans la société, du capitalisme et d'un pouvoir étatique qui n'existe que pour le servir. Les masques tombent, le vernis de leurs mensonges grossiers s'écaille chaque jour un peu plus. Il ne reste plus à l'Etat, qui n'existe que pour légitimer la violence du système, que la carte de l'intensification de la répression et la stigmatisation de la contestation. Mais la solidarité de toutes celles et ceux qui luttent ensemble contre les ravages de ce système pourri jusqu'au trognon, ne se démolit pas à coups de matraque. Nous continuerons à lutter avec force contre les violences de l'Etat, vigile du fric, qui aliène, soumet, vole, réprime ! Jamais nous ne baisserons les bras ! Et c’est plus unis que jamais que nous prendrons et défendrons nos libertés !
NOUS EXIGEONS LA FIN DES POURSUITES ENVERS ALAIN !
NOUS EXIGEONS LA LIBERATION DU DERNIER CAMARADE EMPRISONNE A VIVONNE ET L'ABANDON DE TOUTES LES POURSUITES ENVERS LES 6 INTERPELLE-E-S DE LA FETE DE LA MUSIQUE !
NOUS EXIGEONS LA FIN DE LA REPRESSION POLICIERE ET D’ETAT ENVERS TOU-TE-S LES RESISTANT-E-S A CE SYSTEME POURRI, A POITIERS ET AILLEURS !
PRENONS ET DEFENDONS NOS LIBERTES !

Groupe Pavillon Noir de la Fédération Anarchiste, le 29 juin 2010