La génie des bois

Fallait voir ! Un polar écrit par une femme, c’est louche, diront certaines. Celui-là m’a plu du début à la fin. On y trouve des drôles de paroissiens : un Jean Le Gal qui boit du muscadet, plutôt sympa pour un flic. En plus, il a un chien nommé « Copain » ! On croit reconnaître des silhouettes, c’est un peu un livre miroir, écrit par une femme qui a lu et qui sait écrire, sans la ramener.
Il y a Nadja, la belle mystérieuse (esprit d’André Breton, es-tu là ?). Il y a un village breton avec ses notables : notaire, pharmacien, maire, curé, tous possédés par le démon de midi (ou midi et demi pour certaines). Un savoureux procès en sorcellerie où chacun laisse des plumes. Ygor, la victime expiatoire, s’en sortira presque grandi. Quant à notre inspectrice en vacances, Sandy, elle culbute les conventions, se fait culbuter à l’occasion et n’oublie pas d’avoir soif. Toute cette humanité, hommes et femmes, c’est le quotidien, avec ses lâchetés, ses compromissions, ses petits courages, aussi.
À lire, avec une bonne bouteille de Gros-plant à portée de verre !