La fin du lycée d’Oléron

mis en ligne le 20 mai 2010
En 1985, dans la foulée de l’arrivée de la gauche au pouvoir (merci à Gabriel Cohn-Bendit et à Alain Savary), le Cepmo (Centre expérimental polyvalent et maritime en Oléron) ouvrait ses portes sur l’île d’Oléron (Charente-Maritime). Vingt profs. Une centaine d’élèves en perdition scolaire. Un projet pédagogique et éducatif relevant plus ou moins de l’autogestion. Vingt-cinq ans plus tard, une réussite certaine.
Tous les enfants de l’école libertaire Bonaventure ont poursuivi au Cepmo. Tous ont eu le bac, et, surtout, davantage. Un passeport pour l’autogestion de leur vie.
À la rentrée prochaine, c’en sera terminé de tout cela !
L’État, la région, le département, la commune se renvoient la balle.
La commune, propriétaire des locaux, dit ne pas pouvoir faire face au coût des travaux de mise aux normes de sécurité. Et, avec juste raison (les communes ne sont responsables que des écoles primaires) que ce n’est pas son problème.
Alors, on va fermer le lycée. Comme une « vulgaire » usine avec de « vulgaires » ouvriers. Soit vingt-cinq ans de réussite pédagogique et éducative jetés à la poubelle, comme ça, du jour au lendemain.
La faute à qui ?
À l’État, à la région, au département, à la communauté de communes, à la commune (qui, c’est vrai, a quelques projets immobiliers sur le site du lycée), à…
Reste la question qui tue : pourquoi le lycée expérimental d’Oléron n’occupe-t-il pas, sauvagement, les locaux de l’État, de la région, du département, de la commune ? Et, pourquoi pas ceux de l’école libertaire Bonaventure ?
Ah, oui, mais là, ça serait politique !
Effectivement !
Qui a dit que l’autogestion pédagogique n’était pas une fin en soi ?
Bonne chance, néanmoins, camarades pas franchement combatifs !
Sachez juste que pour Bonaventure, c’est quand vous voulez !
Le café est, même, déjà prêt !