Gone baby, gone !

mis en ligne le 22 avril 2010
1592LevyChez People and Baby, déjà sept semaines de lutte ! En novembre 2009, cinq salariées de la halte-garderie Giono (Paris XIIIe) des crèches d’entreprise People and Baby décident de créer une section CNT Petite Enfance. Le 2 mars 2010, dans le cadre de la mobilisation « Pas de bébés à la consigne », elles organisent leur première journée de grève et exigent une augmentation des salaires et de meilleures conditions de travail. C’est beaucoup trop pour Christophe Durieux, le patron qui se dit « progressiste » des quelque 60 crèches d’entreprises et de collectivités People and Baby de France. Celui-ci met immédiatement à pied les cinq copines de la section.
Le 29 mars, le couperet tombe. Trois des salariées sont licenciées pour « insubordination et non-respect des règles d’hygiène et de sécurité », une autre est mutée disciplinairement ; la dernière, qui est représentante de la section syndicale (RSS) est réintégrée car c’est une salariée protégée.
Depuis près de sept semaines, la section syndicale et la CNT-RP, aidées par de nombreux camarades (dont la Fédération anarchiste) s’emploient à rappeler à ce patron voyou le sens du mot « collectif ». Les diffusions de tracts sur l’ensemble des crèches se multiplient, plusieurs rassemblements devant les mairies donneuses d’ordre ont été organisés, deux grosses délégations ont participé aux manifs nationales de la Petite Enfance, nous avons même occupé durant une douzaine d’heures le siège social de l’entreprise, dans les beaux quartiers, avenue Hoche, le 25 mars dernier.
La semaine dernière, les grévistes et licenciées de la crèche Giono ont décidé d’occuper leur lieu de travail, de se réapproprier cet espace pour signifier au patron que ce sont les travailleurs et travailleuses qui décident de leur sort, qu’on ne les jette pas comme des couches usagées. Du mercredi 14 avril à l’aube au vendredi 16 à minuit s’est déroulée une occupation joyeuse, menée conjointement par les parents, les salariées et les soutiens. Concert acoustique de Fred Alpi, barbecue, occupations de jour et de nuit, pétitions se sont succédé… Le patron inquiet a eu recours à des vigiles, ce qui n’a fait qu’amplifier notre capital de sympathie et les solidarités.
Ultra-déterminées, les filles de la section répètent à l’envi qu’elles ne lâcheront rien. Elles élargissent en ce moment la base des soutiens aux autres syndicats et organisations et multiplient les interviews auprès des journalistes (articles parus dans Elle, Le Parisien, Siné-Hebdo, Politis…).
C’est en faisant pression sur les donneurs d’ordre (les mairies et les entreprises, donc le porte-monnaie du taulier), c’est en poursuivant la mobilisation avec les parents, c’est en persévérant dans la stratégie du harcèlement (occupations, diffusion de tracts dans toute la France, appels téléphoniques, mailing, continuelle publicité négative) qu’on fera craquer la direction.
Outre le mot d’ordre de réintégration des salariées licenciées, c’est un combat pour la dignité et l’égalité que mènent en ce moment les cinq de People and Baby.
Mais la lutte a un coût. Chaque mois, la CNT doit financer les salaires des trois salariées licenciées et des deux militantes en grève reconductible, soit quelque 7 000 euros. Nous avons un impérieux besoin de votre soutien pour tenir et gagner ! Adressez vos dons à l’adresse suivante : Section CNT, People and Baby, 33, rue des Vignoles, 75020 Paris.
Et pour vous tenir au courant des actions en cours, passez donc lire le blog de la section : peopleandbaby-enlutte.over-blog.com
People and Baby exploite et licencie, ça suffit !

Nicolas Norrito
CNT-Éducation 93