Au Book Fair de Zagreb

mis en ligne le 22 avril 2010
Ce fut au départ un projet un peu fou que de faire presque 4 000 kilomètres aller-retour pour participer à la 6e édition du Book Fair de Zagreb, en Croatie, les 26, 27 et 28 mars 2010 dans un pays peu francophone (2 à 3 % de la population) et y présenter un stand de livres anarchistes écrits en français des Éditions du Monde libertaire, des Éditions libertaires et de Creuse-Citron, le journal de la Creuse libertaire.
En accord avec les Éditions du Monde libertaire et les camarades de la Fédération anarchiste, je me suis proposé d’y aller.
L’objectif était de nouer des contacts avec différents anarchistes des Balkans et de présente des maisons d’édition anarchistes françaises.

Le Book Fair en lui-même
Parfaitement organisé dans une vaste salle au premier étage du cinéma Europa, situé en plein centre de Zagreb (près d’un million d’habitants), le cosmopolitisme des différents stands et tables de presse s’étalait en arc de cercle :
Plusieurs stands croates de groupes autonomes, anarcho-syndicalistes et communistes libertaires présentaient des ouvrages de haute qualité (traductions en croate d’auteurs anarchistes comme, entre autres, Pierre-Joseph Proudhon, Michel Bakounine, Élisée Reclus, Louise Michel, etc.) ou de simples brochures photocopiées d’auteurs anarchistes de toutes sortes. Il y avait aussi plusieurs stands présentant des CD et des cassettes de musique alternative croate ainsi que des t-shirts imprimés, des pin’s, etc.
Le stand de la FAO (Fédération pour l’organisation anarchiste) de Slovénie, fédération adhérente à l’IFA (Internationale des fédérations anarchistes), proposait, entre autres, la revue anarchiste Avtonomija, revue d’actualité sociale de très bonne facture.
Les anarchistes serbes de Belgrade avaient eux aussi leur table de presse composée essentiellement de brochures noires et blanches photocopiées.
Des anarchistes de Vienne et de Linz (Autriche) étaient présents également, avec des ouvrages en anglais et en allemand, ainsi que des t-shirts, etc. Ils avaient aussi une pile impressionnante de L’Insurrection qui vient traduite en anglais, et même du Jacques Mesrine !
Un couple australien de Sydney tenait une petite table, diffusant notamment une brochure d’actualité sociale australienne, Mutiny.
Des anars tchèques de Prague étaient là.
özkAn, du Cira de Lausanne (Suisse), était là pour projeter en continu des documentaires anarchistes (sur la guerre d’Espagne, les squats en Suisse, l’anarcho-syndicalisme, etc.) et prendre des photos.
La Fédération anarchiste italienne était représentée par son sympathique secrétaire aux Relations internationales.
Et puis le stand que je tenais. J’ai vendu pour 100 euros de bouquins ! Les gens étaient intéressés, curieux, posaient des questions, le contact était facile et agréable.
Bien sûr, il a fallu brader un peu quelques ouvrages, la Croatie ne roulant pas sur l’or (le revenu moyen mensuel en Croatie est d’environ 600 euros).

Les à-côtés…
Il était prévu que le samedi matin, nous déplacions le Book Fair à l’extérieur, jour de marché et de grande affluence : malheureusement, la pluie nous a obligés à plier nos stands au bout de vingt minutes.
Le samedi soir était organisée une disco-party qui a duré jusqu’à quatre heures du mat’. (C’est dingue l’engouement qu’ils/elles ont là-bas pour la musique disco, mais c’était très fun !)
Durant les trois jours du Salon, la nourriture était à prix libre.
On a vécu trois jours d’autogestion conviviale et combative. Le poids des livres ! Des armes redoutables !
J’estime à un millier le nombre de personnes qui sont passées lors de ce Book Fair.

En guise de conclusion
Je reviens enchanté de ce Book Fair à Zagreb, ayant fait connaissance avec bon nombre d’anarchistes croates, serbes, slovènes, tchèques, autrichiens, etc. Ces salons internationaux sont des moments forts pour tisser des liens entre anarchistes du monde entier, pour diffuser les idées libertaires par le biais de livres. Pour faire des rencontres. Pour vivre en anarchie le temps d’un salon !
J’y ai ressenti également une « niaque » et une grande volonté de mettre à bas la société capitaliste inégalitaire (sans toutefois retomber dans les errements du communisme ou du titisme) et de construire une société anarchiste.
J’ai été accueilli à bras ouverts. C’est en fraternisant ainsi que nous pourrons construire avec les révolutionnaires anarchistes du monde entier la société libertaire de nos rêves.