La Commune n’est pas morte. Une barricade de Jolie Môme

mis en ligne le 15 avril 2010
La reprise de la pièce créée en 1999 nous ramène en janvier 1871. Nous sommes chez Brébant, un grand restaurateur parisien où, alors que le peuple subit depuis six mois d’insupportables privations dues au siège de la ville, le Tout-Paris littéraire devise, s’empiffre… Le 28 janvier 1871, l’armistice est signé avec les Prussiens. Un autre combat commence. Le peuple gronde et s’arme. Dans la nuit du 18 mars, le gouvernement tente de récupérer les canons de Montmartre. Au péril de leur vie, les femmes s’interposent. L’armée fraternise alors avec le peuple et les événements s’enchaînent. Eugène, journaliste au Cri du peuple, annonce la prise de l’Hôtel de Ville et la fuite du gouvernement à Versailles…
Avec Polia (étudiante polonaise internationaliste), Jeanneton (aveugle visionnaire), Hercule et Pierrot (blanquistes), Lulu (marchand de journaux héritier de Gavroche), Nénette (patronne de café), nous revivons les premiers décrets de la Commune (abolition de l’armée permanente, instruction gratuite, laïque et obligatoire, séparation de l’Église et de l’État), les rêves d’égalité et de justice, l’émancipation des femmes, les coopératives ouvrières. Des rêves qui seront écrasés dans le sang : 40 000 morts, 30 000 déportations.
Le spectacle est un patchwork qui se nourrit d’ouvrages comme Printemps 71 d’Arthur Adamov ou Les Écrivains contre la Commune de Paul Lidsky. On y entend des textes de Jules Vallès, de Prosper-Olivier Lissagaray ou de Louise Michel. En écho, les écrits des intellectuels de l’époque (Edmond de Goncourt, Gustave Flaubert, Ernest Renan, Alexandre Dumas Fils, Émile Zola…) illustrent la vision versaillaise de la Commune. Comme toujours avec Jolie Môme, des chants révolutionnaires ponctuent les scènes. À reprendre en chœur sur nos barricades…