Faire-part

mis en ligne le 17 avril 2010
La beauferie la plus navrante mais radicalement de gauche, un poil misogyne, un tantinet homophobe, les clients peu exigeants des comiques à lourds sabots de France Inter ou du petit écran, les admirateurs béats d’un philosophe nietzschéen de gauche, supporter électoral du NPA et chantre du « capitalisme libertaire », les adeptes d’un « antisionisme » obsessionnel quasi dieudonnesque, les amateurs d’éditoriaux où se mêlaient le plus souvent une philosophie de Café des sports à l’heure de l’apéro et une connerie prophétique aussi épaisse que péremptoire (« Si Camus vivait aujourd’hui, il voterait François Bayrou »), les désolants pourfendeurs d’« enculés », enfin, ont la douleur de vous faire part de la disparition annoncée, fin avril, de Siné Hebdo.
Ceux qui pensent que la mort d’un journal fait perdre un peu plus de terrain à la liberté d’expression n’auront qu’à relire ce qu’écrivait Siné lui-même à propos de ce concept, présenté sans rire comme une foutaise importée de cette Amérique détestée qui n’aurait bien sûr produit, comme chacun sait, que des saloperies. Cela ne les empêchera peut-être pas de regretter la fin de cette publication. Ce sera sans moi.